« Tous les chirurgiens ne sont pas des hommes. » C’est le cri de milliers de femmes de la profession. Depuis le 4 avril, pour faire entendre leur voix, elles inondent Twitter et Instagram de selfies, avec les hashtags #ILookLikeASurgeon et #NYerOrCoverChallenge.

#womeninsurgery #orlife #lucilepackardchildrenshospital #NYerORCoverChallenge

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En un temps record, ils sont devenus si populaires qu’ils s’étendent mondialement. Une quinzaine de pays est concerné, dont l’ Arabie Saoudite, qui, en matière de progrès féministes, avance pourtant lentement.

« La vérité, c’est que le sexe de votre chirurgien n’aura jamais aucun impact sur la qualité de votre opération. »

 
A l’origine du mouvement ? Une couverture du New-Yorker datant du 3 avril, utilisée plus tard comme un étendard de la cause. Illustrée par la Française Malika Favre pour le numéro « Health, Body and medecine », on y voit quatre chirurgiennes du point de vue d’un patient sur la table d’opération.

Le monde de la médecine étant encore très stéréotypé (façon « les hommes sont chirurgiens et les femmes, infirmières ! »), le fait de représenter quatre femmes ­et non quatre hommes­ a eu un impact sans précédent. Susan Pitt, chirurgienne dans le Wisconsin, a ainsi pris un selfie avec ses collègues féminines, avec une pose similaire à la couverture. Le fameux hashtag #ILookLikeASurgeon est apposé fièrement en légende.

Très vite, de nombreuses chirurgiennes ont suivi le mouvement, avec non plus seulement quatre personnes, mais une dizaine parfois !

Sur son compte Instagram, Lara Devgan, chirurgienne à New-York, a posté un cliché similaire avec onze femmes de son service, un message fort à la clé : « À une époque, personne n’aurait pu penser cette photo réalisable, avec onze chirurgiennes réunies. (…) La vérité, c’est que le sexe de votre chirurgien n’aura jamais aucun impact sur la qualité de votre opération ».

Pour l’heure, il n’y a pas de selfie posté depuis la France. Pourtant, le nombre de chirurgiennes reste encore très précaire. Même si on tend à une féminisation du corps médical, le secteur chirurgical reste très fermé. En 2012, seulement un chirurgien sur cinq était une femme*. On espère que ce mouvement fera bouger les mentalités !

* D’après DREES, mars 2012