L’emploi culturel est majoritairement francilien, voire parisien. C’est en tout cas ce que révèle une étude de l’Insee publiée le 10 avril 2017 (Insee Première/La culture une activité capitale).
43% des emplois culturels en Ile-de-France
Au total, la culture employait 691 000 emplois au 1er janvier 2013 selon le recensement de la population, dont 299 950 en Ile-de-France, soit un taux de concentration de 43%. L’Auvergne Rhône-Alpes et l’Occitanie montent respectivement sur les 2ème et 3ème marches du podium. Suivies de près par la Nouvelle Aquitaine et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le spectacle vivant n°2
Le spectacle vivant constitue le deuxième secteur en termes d’emplois (avec 122 000 emplois), derrière l’édition (152 000 emplois), mais devant les médias (108 758) .
Ce sont les emplois du spectacle vivant, de l’enseignement culturel et de l’architecture qui s’avèrent les plus équitablement répartis. « Pour se rapprocher des populations », explique l’Insee. Ainsi Lyon et Toulouse constituent des zones d’emplois importantes, notamment pour le spectacle vivant (notamment dans le domaine de l’opéra) et l’architecture. Suivies de Bordeaux, Marseille, Nantes, Lille, Rennes, Montpellier et Strasbourg.
L’emploi patrimonial également très francilien
Au passage, l’étude de l’Insee bat en brèche quelques idées reçues et conclusions hâtives. A commencer par l’idée que le patrimoine (48 837 emplois), par nature présent sur l’ensemble du territoire national, présenterait une répartition plus harmonieuse des emplois. « L’économie du patrimoine est à peine moins implantée en Île-de-France avec des emplois, pour l’essentiel parisiens », souligne l’Insee.
Certes, Paris concentre beaucoup de monuments, mais l’Insee voit aussi une explication dans « l’ancienneté de la politique culturelle française qui, de la royauté à la république, a longtemps privilégié Paris. »
La concurrence des autres capitales
Autre résultat inattendu : la taille de Paris au regard des autres grandes villes françaises n’explique pas tout, puisque les emplois culturels sont proportionnellement à l’ensemble des secteurs d’activités, plus nombreux (7,9%) à Paris que dans les autres régions (2%).
« La capitale du pays n’est pas véritablement en concurrence avec les grandes villes provinciales, mais bien davantage avec d’autres métropoles européennes comme Londres ou Berlin, analyse l’Insee. Notamment, à Paris comme à Londres, les cinq plus grands musées ont drainé 25 millions de visiteurs en 2014 (Eurostat, 2016). D’autres événements innovants contribuent au rayonnement culturel de la capitale française comme la Nuit blanche, initiée en 2002. »
Les chefs-lieux ne font pas tout
Enfin, ce numéro d’Insee Première contredit une idée toute faite selon laquelle les chefs-lieux de région seraient nécessairement les plus riches en emplois culturels. Et l’Insee de citer comme exemple les secteurs des Sables-d’Olonne, Arles ou Morlaix, où l’implantation d’entreprises culturelles (audiovisuel, édition musicale, presse) a fait monter le taux d’emploi culturel à 3%.
«Ce seuil n’est pas atteint par les zones d’emploi d’Aix-en-Provence et de Montpellier où la part de la culture s’élève à un peu plus de 2 %. Ce sont pourtant les grandes zones de province les plus spécialisées dans l’économie de la culture : la puissance publique y a beaucoup misé sur la musique et les spectacles et les agences de publicité y complètent la panoplie des emplois culturels.»
Un « Atlas de la culture » bientôt publié par la Rue de Valois
Annoncé lors du congrès de la FNCC, qui s’est tenu à Saint-Etienne les 30 et 31 mars 2017, l’Atlas de la culture devrait être disponible d’ici à la fin du mois d’avril. Réalisé par le DEPS (Département des études, de la prospective, et de la statistique) du ministère de la Culture en collaboration avec l’Observatoire des politiques culturelles (OPC), il devrait proposer une «analyse territoriale » de nombreuses données, comme les dépenses de l’Etat et des collectivités ou les emplois.
Il devrait permettre aux collectivités de se situer à l ‘échelle nationale et mettre en lumière l’immense diversité des territoires. Chose rarissime, les communes de moins de 10 000 habitants devraient y être analysées, du moins «par sondage».
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