Roger Pingeon s'est échappé une dernière fois. Il avait du panache
Le coureur français avait été durant dix-neuf ans le consultant de Bertrand Duboux sur la RTS lors du Tour de France.
«Le cyclisme a perdu un champion qui avait du panache, toujours porté sur l'offensive, c'était un ami…» Ancien commentateur de cyclisme sur la RTS, Bertrand Duboux a roulé, main dans la main, durant près de vingt ans avec Roger Pingeon, avant que ce dernier ne coupe l'antenne en 1998.
Le Français a été rattrapé dans sa dernière échappée. Celui qui avait été surnommé «L'échassier» pour ses grandes gambettes est décédé à l'âge de 76 ans d'une crise cardiaque à son domicile de Beaupont (près de Bourg-en-Bresse).
Ce coureur de grande classe avait remporté le Tour de France en 1967 après un long effort solitaire du côté de… Jambes (Belgique), mais également le Tour d'Espagne en 1969. «C'était une machine d'horlogerie très précise, explique à propos de son ex-consultant Duboux, qui a perdu un proche. Comme je possède aussi une maison en Saône-et-Loire, on se voyait assez régulièrement, confie le résident de Chavannes-de-Bogis. Il avait un gros tempérament mais il était aussi fragile que du cristal.» Pur-sang du peloton (1,82 m pour 72 kg) doté d'une remarquable intelligence de course, il était, en effet, en proie à des sautes d'humeur. «Mais renchérit l'ex-journaliste, il est arrivé dans le peloton professionnel au plus fort de la rivalité entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor. Et malgré des exploits incroyables, il n'a jamais été considéré à sa juste valeur. Et il a mal vécu d'être à ce point sous-estimé. Il aurait dû gagner trois fois le Tour!» Une fois lancé, on n'arrête plus Bertrand Duboux, le nez dans le guidon.
«Il y a quelques années, Roger avait aussi souffert après une opération au laser qui s'était mal passée, se remémore-t-il. Cela lui avait brûlé un nerf et il ne pouvait plus marcher, plus conduire, plus aller à la chasse et danser avec son épouse, lui qui adorait ça. Il était tombé dans une grosse dépression avant de reprendre petit à petit du poil de la bête. Mais je l'avais revu, il allait mieux. Or je savais aussi qu'il avait toujours été fragile du cœur. En 1962, quand il est revenu de la guerre d'Algérie avec une congestion pulmonaire, il avait une sorte d'arythmie. Le médecin lui avait même conseillé d'arrêter le vélo! Mais il a toujours été à l'écoute de son corps. C'était un personnage attachant, intéressant, fidèle en amitié, qui avait des choses à dire. Il va me manquer…» Roger Pingeon s'est, dit-on, envolé au paradis.
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