Déplacement de Macron à Las Vegas : le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour "favoritisme"

Publié le 14 mars 2017 à 18h10, mis à jour le 14 mars 2017 à 18h55
Déplacement de Macron à Las Vegas : le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour "favoritisme"

JUSTICE - Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour favoritisme, complicité et recel. En cause ? La soirée de la "French Tech Night" qui s'est déroulée à Las Vegas, le 6 janvier 2016, en présence d'Emmanuel Macron.

La "French Tech Night" dans le viseur de la justice. Une enquête préliminaire a été ouverte lundi soir par le parquet de Paris pour favoritisme, complicité et recel après un signalement de l’Inspection générale des finances le 8 mars dernier. 

Cette enquête a été ouverte lundi pour favoritisme, complicité et recel de favoritisme, a précisé la source, confirmant une information de France Inter. Elle fait suite à un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) qui soupçonne un délit de favoritisme lors de l'organisation de cette opération, confiée au géant Havas sans appel d'offres par Business France, l'organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy.

Comme le précise France Inter,  l'ancien ministre de l'Économie n'est cependant pas directement visé. L'enquête devra déterminer si l'agence Business France pouvait se dispenser d'un appel d'offres pour confier l'organisation de cette soirée à Havas. "C'est Emmanuel Macron qui avait souhaité donner à la soirée une dimension particulière. Or le délai très court, une dizaine de jours, a entraîné des frais importants, en nuits d'hôtel notamment", précise la radio.

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Selon Le Canard enchaîné, qui avait révélé l'affaire, le coût de la soirée aurait atteint 381.759 euros, dont 100.000 euros rien qu'en frais d'hôtel. Le candidat du mouvement En marche! à la présidentielle, désormais favori des sondages, a nié toute responsabilité dans ce dossier. "Mon ministère, lorsque j'étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics", a récemment affirmé Emmanuel Macron, dont plusieurs proches à Bercy étaient d'ex-salariés d'Havas.

Ce n'est "en aucun cas une affaire Macron", a aussi réagi mardi son entourage. Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l'Economie "sont totalement hors de cause" dans cette affaire, a de son côté assuré le 8 mars l'actuel ministre de l'Economie, Michel Sapin, qui avait missionné l'IGF pour enquêter. "C'est un dysfonctionnement de Business France (...) Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'événement selon les règles, ce qui n'a pas été fait", a-t-il poursuivi.

Business France a pour sa part reconnu sa responsabilité dans l'organisation de la soirée de Las Vegas. "Il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d'un prestataire capable de prendre en charge l'organisation de l'événement aux US et les actions de communication associées (...) avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d'irrégularité", a écrit l'organisme dans un communiqué. 


Thomas GUIEN

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