Edouard Close, le premier bourgmestre de Liège est décédé (PORTRAIT)
- Publié le 03-03-2017 à 07h25
- Mis à jour le 03-03-2017 à 07h39
Liégeois parmi les Liégeois, cet homme élégant a vécu une fin de carrière difficile, avec sa condamnation pour corruption.Edouard Close, bourgmestre de Liège de 1977 à 1990, est décédé ce jeudi 2 mars à l’âge de 87 ans.
La vie d’Edouard Close est indissociable du Parti socialiste. Né dans un milieu ouvrier socialiste, il est affilié au parti dès 1948. Il suit une formation d’ébéniste avant d’être employé par la mutualité socialiste. Militant dans les Jeunes gardes socialistes, il devient secrétaire général du mouvement avant d’en être le président. Conseiller communal à Liège, en 1958, il est élu député pour l’arrondissement de Liège en 1968.
Premier bourgmestre du grand Liège
Bien qu’opposé à la participation de son parti au gouvernement Eyskens, il vota pourtant la réforme de la Constitution et la loi Terwagne en 1970. Il devient échevin de l’Instruction publique en 1971. L’année suivante, il quitte son mandat scabinal pour être secrétaire d’Etat adjoint au ministre des Affaires économiques. De 1973 à 1974, il est ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Leburton. Il revient au collège échevinal de Liège où il a en charge les Affaires sociales. Il entre au Sénat en 1974 et est chef de groupe des sénateurs wallons du PSB. Président de la commission de l’Intérieur du Sénat, il accorde une attention toute particulière au dossier des fusions de communes. Il renonce à son mandat de sénateur lorsque, en 1977, il devient le premier bourgmestre du grand Liège.
En 1983, il préside une majorité composée du PS, d’Ecolo et du Rassemblement wallon. C’est la première fois dans l’histoire que des écologistes sont associés au pouvoir dans une grande ville. En fait, c’était à l’époque la seule possibilité pour le Parti socialiste d’éviter une coalition PSC-PRL qui l’aurait rejeté dans l’opposition.
En 1989, Edouard Close est confronté à l’énorme dette de la Ville de Liège. Une réduction drastique du personnel communal engendre un véritable chaos. Une grève des enlèvements d’immondices fait que les rues de la ville et surtout la place devant l’hôtel de ville sont jonchées de détritus. Edouard Close réquisitionnera l’armée pour nettoyer la ville.
La période noire
Peu après éclate un scandale financier : ce sera l’affaire de corruption du marché public des horodateurs qui débouchera sur un procès retentissant. Edouard Close, inculpé avec plusieurs personnalités, sera, en 1992, condamné à 28 mois de prison avec sursis pour corruption. Le bourgmestre évitera la démission en établissant son domicile hors de Liège, ce qui le mettait en état d’empêchement.
Edouard Close était passionné d’alpinisme et de pêche. Il était aussi supporter du Standard. Très proche des gens, notamment par un accent liégeois qu’il n’a jamais voulu corriger, il était doté d’une réelle élégance naturelle. Beaucoup de Liégeois, et non des moindres, ont toujours considéré que dans l’affaire qui a douloureusement marqué sa fin de carrière, il avait surtout été abusé. Une chose est certaine, Edouard Close ne s’était pas enrichi. Il a terminé sa vie à Liège, simplement.
A l’annonce du décès de l’ancien bourgmestre de Liège, William Ancion (CDH), qui fut son premier échevin et qu’Edouard Close désigna pour le remplacer lorsqu’il se mit en congé temporaire, nous a déclaré : "C’était un homme qui avait le sens du bien commun. Ce qu’on a pu lui reprocher ne paraît que peccadilles en regard de ce à quoi on assiste aujourd’hui. Il aimait Liège et les Liégeois, qui le lui rendaient bien."Lily Portugaels