mise à jour
19h45 : les policiers réussissent à attraper douze personnes au niveau du tram rue de l’Université. Contrôle d’identité en cours.
19h30 : 100 personnes environ partent en manif sauvage rue de Marseille
Après Adama, étouffé cet été par les gendarmes de Persan-Baumont, Mehdi, renversé par une voiture de la BAC à Vénissieux, Théo est la dernière victime en date de la brutalité policière. Contrairement à tant d’autres, il a survécu à son interpellation, mais la violence qu’il a subie n’en est pas moins terrible. Alors qu’il ne faisait que protester contre le traitement humiliant que les policiers infligeaient à un mineur lors d’un contrôle d’identité, il a été frappé, insulté et violé.
Adama et Théo nous rappellent pourquoi Zyed et Bouna fuyaient. Il fuyaient parce qu’ils savaient que la police n’est pas là pour les protéger, parce que pour les jeunes des quartiers populaires, la police est dangereuse. Surtout si ils sont Noirs ou Arabes.
Ces cas ne sont pas des bavures isolées. Leur seule particularité est d’êtres médiatisés quand tant d’autres restent dans l’ombre. Lamine Dieng, Amine Bentounsi, Ali Ziri, Wissam El Yamni, Malik Oussekine… Des histoires comme celles-là, il y en a des centaines. L’humiliation et la violence sont les pratiques normales de la police. D’ordinaire, la peur des familles, les menaces de l’État et la complicité de la Justice suffisent à enterrer ces affaires. Mais parfois, ça ne passe pas. Parfois, l’affaire est trop énorme pour être étouffée. Parfois, les victimes refusent de se taire.
Les méthodes violentes de la police ne sont pas accidentelles mais l’héritage direct de celles utilisées dans les colonies. Et pour la défendre, elle qui protège l’ordre social et racial, l’État ne recule devant rien. Il emprisonne Bagui Traoré sur des témoignages plus que douteux émanant de la police, tandis que les gendarmes qui ont tué son frère sont toujours en liberté. Il tente de requalifier le viol de Théo de simples « violences ».
Pendant ce temps, le fascisme se répand. Marine Le Pen prospère sur les ruines de la mondialisation libérale, l’héritage colonial de la République et le racisme d’État. A Lyon, les groupuscules d’extrême -droite, déjà bien installés au Vieux-Lyon, poursuivent leur implantation dans la ville. Le GUD a récemment ouvert un bar et Génération Identitaire une salle de boxe « réservée aux patriotes ». Les agressions se multiplient en toute impunité, protégées par une police qui a clairement choisi son camp. Plus de la moitié des policiers de France votent FN. Et dans leurs manifestations pour réclamer la présomption de légitime défense, c’est-à-dire le permis de tuer, les groupes fascistes étaient présents à leurs côtés. Cette demande vient tout juste d’être acceptée à par l’Assemblée Nationale. Encore un signe de la fascisation de notre société sous État d’urgence. Lorsque des policiers peuvent tuer sans être inquiétés, lorsqu’à toute heure on peut être perquisitionné et assigné à résidence à cause d’une fiche de la DGSI, cette France qui se vante d’être le pays des Droits de l’Homme apparaît comme une vaste blague.
C’est légitimement que les habitants d’Aulnay se sont révoltés, que ce soit lors de la marche blanche à l’initiative des mères de la cité des 3000, ou bien lors des affrontements entre les jeunes et la police qui quadrille militairement le quartier (et qui a tiré à balles réelles !). Nous ne pouvons rester impassibles devant ces luttes : soyons solidaires et agissons à leurs côtés. Quand la campagne présidentielle met en avant les thèmes de la sécurité et des dangers de l’Islam, mettons en avant ceux que les candidats semblent ignorer : le racisme et les violences policières.
Prenons la rue vendredi (17/02) à 19h Place du Pont (La Guillotière), et continuons dans les prochaines semaines.
Justice pour Théo, Justice pour Mehdi, Justice pour Adama
Justice pour toutes les autres victimes de crimes policiers
A bas la police coloniale
A bas l’État raciste
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