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Le producteur de musique Jean Karakos est mort

A l’origine de plusieurs compagnies phonographiques, dont BYG Records et Celluloid, Jean Georgakarakos est mort dimanche 22 janvier. Il était âgé de 76 ans.

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Publié le 27 janvier 2017 à 15h12, modifié le 27 janvier 2017 à 15h12

Temps de Lecture 3 min.

Jean Georgakarakos, dit Jean Karakos.

A l’origine de plusieurs compagnies phonographiques, dont BYG Records et Celluloid, le producteur Jean Georgakarakos, dit Jean Karakos, est mort dimanche 22 janvier, sans que le lieu et les causes de sa mort aient été indiqués par ses proches. Il était âgé de 76 ans. Il avait été l’un des producteurs de La Lambada, dont la chanteuse, Loalwa Braz Vieira, a été retrouvée morte, jeudi 20 janvier, dans sa voiture carbonisée.

Né le 26 juin 1940 à Malestroit (Morbihan) en 1940, de parents grecs, Jean Georgakarakos se retrouve orphelin à l’âge de 7 ans. La famille s’étant installée à Paris, il y sera élevé avec ses frères et sœurs, neveux et nièces par sa grand-mère paternelle. A l’âge de 16 ans, il devient garçon de courses pour American Express, puis à 18 ans est employé par la compagnie d’assurances Le Monde – sans rapport avec le quotidien. En 1960, il revend son portefeuille d’assurances et investit dans la création de sa première compagnie phonographique, Star Success. Il produit un peu et prend surtout en licence des ensembles de musique cubaine, brésilienne, de flamenco ou de musiques tsiganes.

Du rock au jazz

Fin 1963, il part s’installer à Bandol (Var) et fonde la compagnie JOC qui publie des enregistrements de blues et de jazz. En 1967, un ami, Fernand Boruso, qui travaille pour les Les Films 13 de Claude Lelouch, lui propose de le rejoindre à Paris. Ils se joignent à Jean-Luc Young, alors chez Barclay, pour fonder la compagnie BYG. De 1968 à fin 1971, après des débuts avec des enregistrements historiques de jazz (Jelly Roll Morton, Louis Armstrong, Sidney Bechet…), une centaine de disques seront publiés. Sous l’intitulé BYG Records ou dans la série Actuel, en association avec le magazine du même nom alors dirigé par le batteur Claude Delcloo, que reprendra en mai 1970 Jean-François Bizot, et les conseils du photographe Jacques Bisceglia.

BYG produira du rock, dont des disques des groupes français Alan Jack Civilization, Alice, Ame son, Tribu, de la formation psyché Gong – l’emblématique Camembert électrique, en octobre 1971 –, un peu de chanson et surtout des séances de free jazz avec nombre de musiciens américains installés à Paris ou de passage. Parmi lesquels l’Art Ensemble of Chicago, Don Cherry, Anthony Braxton, Sun Ra, Sunny Murray, Alan Silva, Steve Lacy…

Karakos et ses associés seront aussi à l’origine de l’un des premiers festivals rock européens, prévu à Paris mais qu’un interdit préfectoral contraint à se déplacer à Amougies, en Belgique, du 24 au 28 octobre 1969. Outre des formations du label, Pink Floyd, Caravan, Colosseum ou The Nice y participent, le tout présenté par Frank Zappa. Mais ce moment historique sera un gouffre financier. BYG survit avec l’exploitation de son catalogue jusqu’en 1975.

Karakos va rebondir avec un autre label, Celluloid, qui à la fin des années 1970 s’intéresse à la scène punk et new wave, avec des productions de groupes français comme Modern Guy, Marie et les garçons ou Mathématiques modernes et des licences de groupes étrangers comme Cabaret Voltaire, James Chance, Suicide, Soft Cell…

Le succès de « La Lambada »

Parti s’installer à New York en 1981, Karakos rencontre le bassiste et producteur Bill Laswell qui s’y est fait une réputation avec les groupes Material et Massacre. Ce qui mènera Celluloid à s’intéresser à des formes plus ou moins expérimentales (Derek Bailey, Henry Kaiser, Golden Palominos, James Blood Ulmer…), tout en ayant une forte assise avec les musiques africaines (Touré Kunda, Manu Dibango, Xalam, Ray Lema…). Des figures historiques du hip-hop comme Afrika Bambaataa et Grandmixer DST seront aussi au catalogue de Celluloid au début des années 1980.

En 1988, Karakos revient en France. Associé à Olivier Lorsac, il monte le groupe Kaoma pour interpréter Chorando Se Foi, qui deviendra La Lambada, énorme succès façon Brésil de l’été 1989 en Europe. Avec vidéo-clip en boucle sur TF1 et partenariat avec Orangina. Mais deux musiciens boliviens, les frères Gonzalo et Ulises Hermosa, revendiquent la paternité de la composition, Llorando se fue, enregistrée des années avant. La justice leur donne raison et un accord financier est passé en faveur des musiciens.

En 1994, Karakos avait fondé Distance, label spécialisé en techno, trance et autres musiques électroniques dansantes, et en 2003, un label de compilations, Suave.

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