C’est l’une des sensations du festival du cinéma indépendant de Sundance, dans l’Utah : Dear Angelica a été présenté pour la première fois le vendredi 20 janvier, dans sa version intégrale.

Le court-métrage est la dernière production en date des studios Oculus Story, du nom de la marque de casques de réalité virtuelle rachetée en 2014 par Facebook. Comme le résume The Verge, l’œuvre “tourbillonne autour du spectateur et l’enveloppe d’une façon qui serait tout simplement impossible avec d’autres médias”. Et pour cause : Dear Angelica est le premier film à avoir été “entièrement dessiné dans la réalité virtuelle elle-même”, sans passer par l’écran d’un ordinateur.

Element inconnu

Pour donner forme aux images de Dear Angelica, le réalisateur Saschka Unseld et l’artiste Wesley Allsbrook se sont servis d’une technologie développée spécialement pour eux par Oculus. Baptisé Quill, cet outil a permis au film d’“être peint et façonné entièrement à l’intérieur de la réalité virtuelle, ce qui n’avait jamais été tenté”, précise le blog d’Oculus. Concrètement, au lieu d’œuvrer devant un écran, Allsbrook a dessiné sous casque, en se servant de manettes pour esquisser ses personnages et leurs décors.
Le résultat est un film à l’intrigue simple mais à l’esthétique fascinante, selon Wired. Le spectateur est plongé au cœur des rêveries d’une jeune fille, Jessica, qui a perdu, très jeune, sa mère comédienne (Angelica, dont la voix est celle de l’actrice Geena Davis). Jessica essaie de “se reconnecter avec elle” en visionnant les vieilles cassettes vidéo de ses films.

Dear Angelica contient quelques éléments interactifs : des images qui s’animent lorsque le spectateur les regarde fixement, ou encore “des illustrations qui se remplissent avec plus de couleurs si l’on se concentre sur elles”.

Au-delà même de ces “touches d’interactivité”, Dear Angelica constitue une œuvre remarquablement captivante. Le spectateur a l’impression que le film se dessine sous ses yeux “comme un rêve enfiévré, fait d’images éclatantes en train de flotter et de souvenirs fugaces”. Pour The Verge, il s’agit d’“une étape cruciale” dans le développement de la réalité virtuelle (VR). Avec ce film, Oculus “cesse de faire des démonstrations de VR et commence à faire de l’art”, affirme le site.