Les négociations sur le règlement du conflit syrien qui s’ouvrent ce 23 janvier pour deux jours à Astana, capitale du Kazakhstan, constituent l’un des principaux événements mondiaux du mois de janvier, avec l’investiture de Donald Trump, estime le quotidien libéral russe Kommersant. Pas moins de 300 journalistes de 24 pays couvrent cet évènement dont la Russie, la Turquie et l’Iran sont à l’initiative.

Y participent des représentants de Damas et de l’opposition armée syrienne, les délégations russe, turque, iranienne ainsi que celle de l’Union européenne, l’envoyé spécial du secrétariat général de l’ONU Staffan de Mistura, et l’ambassadeur américain à Astana, George Krol (qui n’a qu’un rôle d’observateur). La délégation des opposants au régime de Damas est pour la première fois emmenée non par son représentant politique basé hors de Syrie, mais par l’un des commandants du groupe armé Jaysh al-Islam (l’Armée de l’islam), Mohammad Allouche. Elle compte d’autres groupes armés faisant partie de l’Armée syrienne libre (ASL), qui a participé aux négociations de cessez-le-feu précédentes.

Element inconnu

Selon Kommersant, aucune “avancée significative” n’est attendue à l’issue de ce sommet. Les trois pays initiateurs se sont concentrés sur des objectifs concrets : la “consolidation du régime de cessez-le-feu” obtenue en décembre, et la “confirmation de la jonction de l’opposition armée au processus de négociations intersyriennes”.

L’Iran a refusé la participation des États-Unis

Le titre souligne “l’écart” entre l’annonce d’une “rencontre historique” et la modestie des attentes, et l’explique par le fait qu’un règlement politique du conflit est pour l’instant entravé par la fracture au sein de l’opposition syrienne et par les désaccords entre les organisateurs mêmes de la rencontre. En effet, ces derniers “n’ont pas la même vision des objectifs finaux du règlement du conflit, de l’avenir du président Assad, ainsi que des participants et du rôle des acteurs extérieurs”.

L’un de ces désaccords s’est manifesté par le refus catégorique de l’Iran de voir les États-Unis participer aux négociations, position qui n’était pas celle de la Russie et de la Turquie. Malgré l’invitation du ministère russe des Affaires étrangères à “ne pas dramatiser la situation”, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à la BBC : “La situation est complexe à cause de l’Iran, qui est un acteur important dans la question syrienne, or les Iraniens ne veulent pas des États-Unis.”