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Investiture de Trump : dans la foule avec les supporters

REPORTAGE - La plupart des fans présents sur le "Mall" sont venus en famille des quatre coins du pays. Des anti-Trump ont réussi à infiltrer les supporters et à perturber la prestation de serment du président tandis que dans la ville, les manifestations ont commencé.

Par Elsa Conesa

Publié le 20 janv. 2017 à 19:02

Les premiers supporters sont arrivés vers 3 heures du matin, bravant l'obscurité et le froid humide de janvier pour pouvoir applaudir . Certains ont fait des milliers de kilomètres pour se rendre à Washington, comme Tom, venu du Missouri pour assister à ce moment "historique".

« Il va apporter du changement, j'aime sa façon de parler, il dit les choses comme elles sont", affirme celui qui dit avoir été "le plus jeune délégué à voter pour Reagan en 1980" », en tenant son drapeau "Trump for President" bien tendu. Il a fait deux jours de voiture pour arriver ici et explique que la vague populiste incarnée par Trump va arriver en France - il a entendu parler de Marine Le Pen. « En France, il y a des émeutes, des voitures brûlées, les media n’en parlent pas », assure-t-il.

Comme lui, la plupart des fans présents sur le "Mall" en ce vendredi matin sont venus en famille des quatre coins du pays. Pour beaucoup, c'est leur premier voyage à Washington. L'espoir qu'ils placent en Trump est immense. Eric, électricien, vient de Cleveland. Il s'est enveloppé d'un grand drapeau à l'effigie de Trump et vend des "goodies" près du Capitole -bonnets, petits drapeaux, badges. Un policier vient le déloger car il n'a pas d'autorisation. Il ne se démonte pas: « Je n'attends pas du président qu'il me nourrisse. Je veux qu'il m'inspire, qu'il me pousse à faire quelque chose de ma vie. Comme on dit, "le fromage gratuit, c'est pour les souris en cage". Ici, on grandit avec l'idée qu'on peut devenir président, qui qu'on soit, d'où qu'on vienne. Cette idée que seul un politicien de carrière serait légitime, ça ne me plaît pas », ajoute-t-il.

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Les déçus d'Obama

La foule compte aussi son lot de déçus d'Obama. Eddy et Angie ne sont pas des Républicains pur jus -ils ont voté deux fois pour Obama- et se disent "très déçus" de sa politique d'immigration. Même s'ils ne souffrent pas directement de la concurrence du travail clandestin, ils apprécient que Trump veuille durcir les barrières à l'entrée. "Trump n'est pas anti-latino", assure Angie qui est porto-ricaine. "Il veut juste que nous respections la loi. Je ne crois pas qu'il va expulser les illégaux, il va mettre un processus de régularisation, il faut lui donner du temps, il faut lui donner sa chance".

Après plusieurs heures d'attente sous la pluie, la cérémonie commence enfin. "Je suis surexcité, c'est si beau", lâche un jeune homme. Il lance des « You-hou ! » de joie quand apparaissent George Bush ou Melania Trump, et hue copieusement Bernie Sanders. "Toujours pas en prison ? ?", lâche-t-il quand apparaît Hillary Clinton. Les cris fusent de toutes parts lorsque Trump parle d’« America first », du « power to the people », ou encore d’« islamic terrorism ».

Un petit groupe d’anti-Trump infiltrés tout près du lieu de la cérémonie parvient à perturber la prestation de serment de Trump en se mettant à hurler les premiers mots de la constitution américaine afin de couvrir la voix du président. Vêtus de sweat shirts  « Resist », ils sont rapidement délogés par la police sous les insultes des pro-Trump. « C’est une honte, crie une dame outrée en faisant des grands signes pour attirer l’attention des caméras. Dehors !!! ».

Très vite après la cérémonie, les manifestants commencent à affluer près du Capitole - et notamment les femmes, chapeautées de "Pussy hats", ces bonnets roses à oreilles de chat qui symbolisent la résistance à Trump. « Halte au Ku Klux Klan, halte au fascisme aux Etats-Unis, halte à Trump », scandent-ils dans les rues, appelant la foule à se joindre à eux.

Certaines, comme Cathleen et Elen, natives de Chicago, écharpe en arc-en-ciel autour du cou, avaient réservé leur voyage depuis des mois en pensant venir pour l'investiture d'Hillary Clinton. Elles ont décidé de ne pas annuler et participeront à la Marche des femmes samedi matin, qui doit réunir quelques centaines de milliers de personnes. "Beaucoup de gens et de minorités ont l'impression que Trump ne va pas les soutenir. Il faut qu'il comprenne qu'il doit représenter et prendre en compte tous les Américains" ,affirment-elles. Khalsa, un sikh venu de l'Indiana, est sur la même ligne, bien qu'il soit républicain et se dise proche de Mike Pence, le vice-président.

En début d’après midi, des échauffourées entre la Police et les manifestants ont éclaté en marge de la parade, non loin de la Maison blanche. Des vitres de magasins et de voitures stationnées ont été brisées et une centaine de personnes ont été arrêtées, selon la Police.

Elsa Conesa, envoyée spéciale à Washington

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