Les journaux dominicaux ont brui de rumeurs, ce 15 janvier, à deux jours du discours de Theresa May devant les diplomates britanniques, à Lancaster House. Le ministre des Finances, Philip Hammond, dans Die Welt am Sonntag, David Davis, le ‘ministre du Brexit’ dans The Sunday Times, ainsi que “des sources qui partagent l’opinion de la Première ministre” dans The Sunday Telegraph… Tous ont commencé à préparer l’opinion publique à l’option que semble avoir choisie Theresa May, qui est celle du Brexit “hard” (dur) ou encore “clean” (net).

Devant les diplomates, Theresa May “va tenter de mettre fin à des mois de spéculations sur ses intentions quant au Brexit”, explique The Guardian, qui reprend les informations du Sunday Telegraph, selon lequel la Première ministre va annoncer au pays qu’il devra “se préparer à quitter le système douanier de l’UE ; à reprendre le contrôle de ses frontières, même si cela signifie perdre son accès au marché unique ; à ne plus tomber sous le coup des arrêts de la Cour européenne de justice”.

Refonte du modèle économique

Dans son article du Sunday Times, David Davis, le ‘ministre du Brexit’, a précisé que le gouvernement britannique allait chercher “un nouveau partenariat fort” avec les 27 pays de l’Union européenne. “Nous ne voulons pas que l’UE échoue, nous voulons qu’elle prospère politiquement et économiquement, et nous allons devoir convaincre nos partenaires qu’un partenariat solide avec le Royaume-Uni les aidera à y parvenir”, a assuré M. Davis.

De son côté, Philip Hammond, le ministre des Finances, a prévenu le Welt am Sonntag que, “si l’UE coupe l’accès du Royaume-Uni au marché unique ou essaie de lui imposer des restrictions commerciales […], son pays ainsi blessé ne se couchera pas”. Et l’hebdomadaire allemand de l’interroger sur les intentions du gouvernement britannique de transformer le modèle économique du Royaume-Uni en “un paradis fiscal de l’Europe”, notamment en abaissant les taux d’imposition des sociétés. Dans sa réponse, M. Hammond a admis un changement possible du modèle économique de son pays :

J’espère personnellement pouvoir rester dans le courant de la pensée économique et sociale européenne. Mais si l’on nous force à devenir quelque chose de différent, alors nous le deviendrons.

Le discours de Theresa May intervient dans un contexte tendu de chute de la livre, “pour la première fois depuis le ‘krach’ d’octobre dernier, sous la barre de 1,20 dollar”, s’inquiète le Financial Times.

Le journal note aussi que l’interview de Donald Trump accordée aux quotidiens The Times et Bild, dans laquelle le président américain élu “propose à Theresa May d’établir rapidement un accord commercial entre Londres et Washington, est une carte de plus dans le jeu” de la locataire de Downing Street.