Dans une allocution prononcée à Davao concernant le trafic de drogue aux Philippines, le président Rodrigo Duterte a affirmé le 14 janvier être prêt à déclarer la loi martiale si la situation devenait “virulente”.

“Je la déclarerai non pas en raison d’une invasion ou d’une insurrection, mais pour préserver ma nation. Point”, a-t-il dit, selon The Inquirer.

L’invasion extérieure est l’une des conditions posées par la Constitution de 1987 pour permettre la mise en place de la loi martiale, précise le quotidien. Le texte prescrit aussi que le président doit soumettre la déclaration au Parlement, une disposition que Duterte avait critiquée par le passé. La déclaration de la loi martiale doit selon lui “être la prérogative du chef de l’exécutif sans l’approbation du Congrès ni de la Cour suprême.”

Les parlementaires de l’opposition ont vivement réagi à ces propos. “Quelle que soit la virulence de la menace de la drogue, elle ne peut servir de base à la loi martiale”, a déclaré Edcel Lagman, membre de la Chambre des représentants. L’existence d’une invasion ou d’une rébellion mettant en danger la sécurité publique sont les deux seuls fondements possibles, a-t-il précisé dans l’édition du 16 janvier de The Inquirer.

Depuis sa prise de fonction, en juin dernier, Rodrigo Duterte a lancé une guerre contre la drogue. Un fléau qui, selon lui, toucherait 4 millions de personnes. Il a appelé les forces de l’ordre à être sans pitié – 6 000 personnes seraient déjà mortes, selon The Inquirer.

La loi martiale a été imposée aux Philippines, entre 1972 et 1981, par le président Ferdinand Marcos. Par ailleurs, en novembre dernier, Rodrigo Duterte a soulevé l’ire des victimes et des familles des victimes de l’ancien dictateur en autorisant que sa dépouille soit transférée au cimetière des héros.