Quelle ne fut pas la surprise du gouvernement mongol, en mai 2012, lorsqu’il découvrit qu’un squelette quasi complet de dinosaure, originaire de Mongolie, avait été mis aux enchères à New York. Âgé de plus de 70 millions d’années, le fossile de Tarbosaurus bataar, un cousin du Tyrannosaurus rex, avait été adjugé 1 million de dollars (près de 948 000 euros), avant d’être finalement rendu à la Mongolie en 2013.
L’affaire est loin d’être isolée, explique Global Times. En à peine quatre ans, le gouvernement a repris une trentaine de fossiles directement auprès des contrebandiers, grâce à une campagne de reconquête de ses vestiges de dinosaures pillés. D’autres reliques ont, quant à elles, été spontanément rendues par leurs propriétaires – des collectionneurs privés.
Un patrimoine en reconstitution
“Les autorités ont mis du temps à reconnaître la valeur de ce patrimoine”, regrette aujourd’hui Oyungerel Tsedevdamba, ministre de la Culture, du Sport et du Tourisme. Elle constate que, depuis la découverte d’œufs de dinosaures par l’explorateur Roy Chapman Andrews dans le désert de Gobi, il y a près d’un siècle, des milliers de fossiles ont disparu. “Des centaines de fouilles ont été organisées, légalement pour certaines ou de manière clandestine pour d’autres, puis des ossements ont été sortis frauduleusement du pays”, poursuit Global Times.
Désireux de mettre en valeur ses vestiges, le pays a doté sa capitale Oulan-Bator, en 2013, d’un musée consacré aux spécimens récupérés. Mais l’assemblage de la collection reste laborieux. Certains, à l’instar du Musée américain d’histoire naturelle, sont réticents à abandonner les pièces rares qu’ils détiennent, car ils expriment des doutes quant à la capacité de la Mongolie à gérer ces reliques.
Quotidien dépendant du groupe Renmin Ribao (qui publie le “Quotidien du peuple”, l’organe du Parti communiste), le Global Times est cependant assez ouvert et libéral dans ses analyses, rédigées tout spécialement pour flatter son lectorat étranger. Il publie parfois des articles qui ne passeraient pas la censure en chinois.
Le Global Times ne doit pas être confondu le Huanqiu Shibao (Global Times), quotidien en chinois qui se fait le porte-parole des courants les plus nationalistes du pays. Les deux publications sont parentes, elles appartiennent au même groupe de presse, mais ont un ton très différent. Le Global Times traduit en anglais une partie de ce qui paraît dans le journal en chinois, en en édulcorant souvent le ton. Le quotidien anglophone publie en outre des éditoriaux et des reportages autonomes. Au bout du compte, les deux publications ont une identité très différente.
Il est possible de lire ce quotidien sur le module de feuilletage Global Times ePaper.