Le danger du discours religieux

Il y aura deux ans samedi, les attentats contre le journal de Charlie Hebdo secouaient la France. Plusieurs dates similaires sont depuis devenues tristement célèbres, et l’enjeu de la radicalisation religieuse – ainsi que le discours qui l’incite – a pris une place prépondérante dans les débats de société, et donc dans l’arène politique.

Il y a un peu plus d’un an, Christine Boutin a été condamnée à 5000 € d’amende pour « provocation publique à la haine ou à la violence », ayant déclaré : « L’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné » (l’interview était intitulée Je suis une pécheresse). Le procureur a jugé que « Ce que l’on entend dans vos propos, c’est que les homosexuels sont une abomination » (source).

En fin d’année dernière, le projet de loi d’entrave numérique à l’IVG était adopté à l’Assemblée Nationale, alors que les foudres des défenseurs des droits des femmes s’abattaient sur le site IVG.net.

Tous ces événements touchent de près ou de loin au même phénomène de fond qui traverse notre culture, ce sont des « signes des temps » que le théologien Michael J. Ovey a très bien relevé dans un article paru en décembre 2015, dont nous vous proposons ci-dessous une traduction.

Les valeurs nationales en danger

« Nous en avons assez de la tolérance passive », proclame David Cameron. Par cette expression, Mr Cameron, pour la deuxième fois Premier Ministre de Grande Bretagne, fait référence au fait de tolérer ce que les gens disent dans la mesure où leurs propos n’enfreignent pas la loi. Peu importe que les définitions traditionnelles de la tolérance politique insistent précisément sur cet aspect, le Premier Ministre prétend ici que la tradition n’est pas adaptée à notre situation.

En effet, nous ne pouvons plus nous contenter de la tolérance passive, parce que certaines personnes en Grande-Bretagne et en Occident sont des vecteurs de radicalisation, particulièrement auprès des jeunes. Leurs enseignements et prédications restent scrupuleusement dans les limites de la loi mais érodent l’attachement aux valeurs nationales – ici, « britanniques ».

Ceux qui donnent ce genre d’enseignement sont des extrémistes, or les extrémistes sont dangereux. Mr Cameron préfère les qualifier d’extrémistes « non-violents », mais même un extrémiste non-violent est dangereux. Pour clarifier, le Premier Ministre ne parle pas ici des gens qui incitent les autres à commettre des crimes. Le danger réside dans leur opposition aux « valeurs britanniques », un concept assez large qui comprend la démocratie, l’état de droit, les droits de l’homme, etc. Evidemment, comme c’est un concept large, personne ne peut dire exactement ce qu’il recouvre, et donc ce qui peut s’y opposer.

Même sans faire l’apologie de la violence, il suffit de dire quelque chose qui peut contribuer à la radicalisation violente d’une autre personne, et vous vous opposez à ces valeurs. Car ainsi, on fournit, pour ainsi dire, des composants idéologiques à partir desquels il est possible de construire une idéologie terroriste, même si personnellement on n’a jamais incité personne à ce type de violence.

Lisez la suite de l’article sur Visio Mundus

 

 

 

 

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