Sud Radio se re-re-relance

La radio du Sud-Ouest effectue une mue de grande ampleur, par touches successives apportées depuis l’été. Son ambition ? “Donner à entendre tous les Français”. Comme RMC ?

Par Aude Dassonville

Publié le 28 décembre 2016 à 18h30

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 03h28

Un nouveau directeur général, une nouvelle grille de programmes, une rédaction plus parisienne que toulousaine et bientôt, sans doute, une campagne de publicité pour interpeller l’auditeur : le doute n’est plus permis, Sud Radio est en train de se relancer !

Une nouvelle fois, est-on tenté d’écrire ; car pour la radio toulousaine – qui réduit sa rédaction sur place –, le changement, c’est tout le temps. En 2011, forte d’une nouvelle fréquence parisienne, elle se remettait en selle avec Robert Ménard (l’actuel maire de Béziers) dans le fauteuil du matinalier et un slogan explicite : « Ouvrez-la » ! Un dérapage antisémite et une fessée du CSA plus tard, elle se faisait un peu oublier… le temps de changer de propriétaire, et de se réinitialiser. Désormais financée par Fiducial (également propriétaire de Lyon Capitale), elle s’était offert un nouveau directeur de l’antenne en la personne de Claude Hemmer (ex-RTL, ex-France Bleu, il est parti au bout de 6 mois) et un directeur de la rédaction recruté chez RMC, Christophe Bordet. C’était en 2014. Malgré les changements opérés, Sud Radio n’a pas vu son audience progresser – autour de 300 000 auditeurs dit-on, pour 70 fréquences environ.

Ressemblance assumée, voire délibérée avec RMC

Politiquement orientée ? 

S’y ajoutent des rendez-vous plus généralistes, comme Les clés d’une vie (16h), au cours duquel le journaliste Jacques Pessis, spécialiste de Dalida, mène un entretien avec une personnalité, ou plus originaux, comme l’hebdomadaire Fier d’être français, où s’expriment « des gens issus de la diversité qui ont réussi » (à partir du 8 janvier) ; des recrutements troublants, comme celui de Philippe Verdier, auteur d’un livre controversé qui lui a valu d’être accusé de climatoscepticisme et mis à la porte de France 2 (la matinale du week-end), ou susceptibles de rappeler des souvenirs aux auditeurs d’Europe 1 – Jean-Luc Petitrenaud, présentateur d’Au bistrot du marché, le dimanche à 10h.

Outre le journaliste Michaël Darmon (ex i-télé), la station a fait de Béatrice Houchard (L’Opinion), Vincent Hervouet (LCI), Eric Naulleau (Paris Première), Bruno Jeanbart (Opinion Way) ou encore Philippe Bilger (ancien magistrat autoproclamé « réactionnaire ») ses éditorialistes politiques. Politiquement orientée, Sud Radio ? « Non, jure Patrick Roger. Nous voulons simplement provoquer le débat, avec la volonté de faire parler la France périphérique. Dans ce domaine, nous avons une forme de mission ». Faire débat, l’expérience n’a pas toujours réussi à Sud Radio.

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