Quel bilan pour l'Or en 2016 ?

Quel bilan pour l’Or en 2016 ?

Quel bilan pour l'Or en 2016 ?Mea (minima) culpa. Quand on se trompe, il faut le reconnaître. Il y a quelques mois, j’annonçais avec certitude, et sur un ton péremptoire, la défaite de Trump. Bien mal m’en a pris. Beaucoup de lecteurs avaient réagit en émettant des réserves sur mon analyse, et le résultat du dépouillage leur a, jusqu’à présent, donné raison. Touché. Plus surprenant, la victoire de Trump, passé l’effet de surprise, semble plaire à Wall Street, tandis que le cours de l’or subit une sérieuse de correction, perdant prêt de 10% en seulement 3 semaines. Cependant, la fin de l’année approchant, le monde se divise en deux catégories : ceux qui se demandent quels cadeaux ils font faire à leurs proches, et ceux qui se demandent quelle performance leur portefeuille va bien pouvoir afficher. Le 4 janvier 2016, le lingot était à 31 370 €, il a atteint un plus haut en juillet à 39 970€ avant de repasser ces derniers jours sous les 36 000 €. A titre de comparaison, le CAC40 affiche aujourd’hui un niveau quasi-inchangé par rapport au début d’année. Ainsi, malgré le mouvement récent (provoqué notamment par des prises de bénéfices, sans doute), le cours de l’or continue d’afficher une performance que bien peu de gestionnaire de portefeuille peuvent se vanter… L’or a donc été un excellent support d’investissement pour traverser l’année 2016.

Mais cette performance peut-elle se réitérée l’année prochaine ?

Je vais quand même me risquer à une analyse prospective rapide pour 2017 en balayant les principaux facteurs susceptibles de peser sur les cours de l’or, libellé en euro.

Les arguments favorables à l’euro-or sont nombreux :

  1. La chute récente des cours. Techniquement, elle ouvre des perspectives de rebond, on est aujourd’hui 10% en deçà du plus haut de l’année 2016.
  2. Les turbulences de l’euro L’année qui vient est particulièrement riche en événements qui vont chahuter la stabilité monétaire de la zone euro, à savoir : les conséquences du référendum de ce weekend en Italie, la mise en marche du Brexit, les élections en France, et en Allemagne. Evènements qui se rajoutent aux difficultés déjà en cours et dont on parle aujourd’hui moins mais qui n’ont pas disparu pour autant : les finances publiques (notamment grecques), la fragilité des banques italiennes, le cas épineux de la Deutsche Bank… Alors que la loi Sapin 2 a déjà légalisé le futur dépouillement des épargnants, il me paraît sage de vouloir limiter l’exposition de son portefeuille aux actifs libellés en euros.
  3. La poursuite de la guerre en Syrie, et plus généralement l’accroissement des tensions géopolitiques au Moyen-Orient Les récents progrès contre Daesh ne signifient pas la fin prochaine des opérations, à en juger par les efforts des uns et des autres pour augmenter leurs capacités militaires dans la région. A part les principaux concernés, les Syriens, tout le monde y trouve son compte : le théâtre irako-syrien est terrain d’exercice idéal, qui permet non seulement aux exportateurs d’armes d’en faire un formidable showroom mais aussi de récolter de la « data » qui alimente les intelligences artificielles dont l’objectif avoué est de prendre demain les « décisions » sur le champ de bataille…
  4. Les perspectives de croissance en Europe On se dirige une nouvelle fois vers une année molle en termes de croissance, encore plus faible que 2016.

Les arguments défavorables à l’euro-or sont moins nombreux et moins faciles à évaluer

1 – La fin des taux d’intérêts négatifs ? Les taux sont historiquement corrélés négativement au cours de l’or. Les interprétations des récentes déclarations de la FED laissent penser que les taux pourraient entamer une lente remontée, pesant à la baisse sur le métal jaune. 2 – L’évolution de la demande mondiale en or. N’oublions pas que le gros de la demande d’or physique est en Chine et en Inde, et là, on nage en pleine incertitude. En Inde, le gouvernement a engagé une lutte contre le cash et l’or, avec le retrait des grosses coupures en roupie et des rumeurs, non démenties, de limitation de la possession et des importations d’or. Il semble difficile aujourd’hui d’évaluer l’efficacité et les conséquences de ces mesures. En Chine, c’est l’attitude peu lisible des autorités qui laisse tout le monde perplexe. On a le sentiment d’une certaine confusion avec d’une part des mesures qui soutiennent la demande (création d’un système de cotation domestique, poursuite annoncée de la constitution de réserve d’or physique par la banque centrale…) et d’autres part une certaine opacité sur les montants d’or effectivement cumulés dans les coffres de Pékin conjuguée à la difficulté d’anticiper l’évolution de la demande des particuliers pour l’or, que ce soit sous forme d’or investissement ou de bijoux… En définitive, face à une année 2017 qui s’annonce comme une année riche en rebondissements, le Père Noël serait sans doute bien avisé de substituer une partie des pièces de chocolat par des espèces vraiment sonnantes et trébuchantes. Bonnes fêtes à toutes et à tous.

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Diplômé d’une grande école de commerce au milieu des années 2000, Bertrand Renard débute sa carrière dans des grands cabinets de conseil (Accenture, Atos Origin, Cap Gemini) avant de poursuivre dans l’industrie, d’abord en France, puis en Australie, où il a notamment travaillé pour une raffinerie de métaux précieux proche de Sydney. Il revient à Paris début 2014 pour rejoindre le Comptoir National de l’Or comme Consultant où il apporte sa contribution sur des sujets principalement financiers.
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