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Arctique : les températures battent des records de chaleur

À la mi-novembre, les températures au Pôle Nord étaient supérieures de 20 degrés à la moyenne. Résultat  : la banquise est au plus bas.

Par Les Echos

Publié le 25 nov. 2016 à 11:24

Chaleur sur l'Arctique. La région polaire, célèbre pour la richesse de sa biodiversité, son océan glacé et ses paysages d'un blanc immaculé, connaît cet automne des températures record.

Les chiffres donnent le vertige : à la mi-novembre, la température frôlait zéro degré Celcius au Pôle Nord, soit 20° au-dessus de la moyenne, selon l'institut danois de météorologie . Et sur ces quatre dernières semaines, le thermomètre est resté 9 à 12°C au-dessus de la normale.

La banquise est au plus bas

Résultat : la banquise est au plus bas. Un problème dans une région dont le sort a un impact décisif sur l'ensemble de la planète et qui se réchauffe déjà habituellement deux fois plus vite que le reste du monde. À la fin de l'été, l'étendue des glaces arctiques était déjà la deuxième plus faible jamais enregistrée (4,14 millions de km2), après celle de 2012, selon le centre de données sur la neige et la glace (NSIDC) américain.

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En octobre, elle n'était remontée qu'à 6,4 millions de km2, soit un tiers de moins par rapport à la moyenne de 1981-2010 : la plus faible superficie pour cette saison depuis le début des relevés satellitaires en 1979 !

La climatologue Valérie Masson-Delmotte n'est pas surprise : "C'est un record remarquable. Il peut être lié aussi à l'aléa de la météo, mais c'est le type de choses auxquelles on s'attend de toute façon dans un climat qui se réchauffe".

A l'origine de cette pointe, des vents du sud et la chaleur des océans, auxquels s'ajoute cette année le courant cyclique El Nino. Or le phénomène s'auto-entretient : la fonte de glace est une conséquence de la chaleur, mais elle en est aussi une cause. "La banquise a un rôle d'isolant, qui empêche la chaleur de l'océan (-2° près du pôle) de passer vers l'atmosphère, préservant ainsi un air froid", explique la scientifique, co-présidente du GIEC. À l’inverse, "l'absence de glace favorise le transfert de chaleur de l'océan vers l'air. Cela fait partie des cercles vicieux" du climat.

L'Arctique, libéré des glaces l'été

Chercheur au DMI, Martin Stendel insiste sur le réchauffement cumulé de l'océan ces années passées, sous l'effet du dérèglement du climat. "Vu le réchauffement océanique, la reprise de la glace intervient de plus en plus tard et la fonte de plus en plus tôt", note-t-il. "De la glace ancienne disparaît. Elle n'a plus le temps de se reconstituer et de retrouver une épaisseur suffisante pour tenir l'été" (...) C'est "la spirale vers le bas".

Les chercheurs annoncent ainsi à moyen terme un océan Arctique libéré des glaces l'été, regagnant seulement une banquise fine l'hiver. Pour certains, cela pourrait se produire dès 2030.

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