L’Allemagne grignote des parts de marché à l’Hexagone

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L’agriculture française est en panne. A écouter les paysans, la France perd pied. Elle n’est plus le grand leader de l’agriculture européenne. Dépassée par l’Allemagne dans de nombreux secteurs comme le lait ou le porc, elle perd chaque jour des parts de marché dans le poulet ou le bœuf. Les exploitants agricoles sont déprimés. C’est ce que montre l’enquête réalisée par France24 qui commence en février dernier qui commence au Salon de l’Agriculture de Paris…

Une réglementation immobilisante

« On prend une balle dans le pied, puis dans le genou, puis dans la cuisse. Et nos compétiteurs courent de plus en plus vite et on se demande pourquoi on reste au bord du chemin ». Ce gérant agricole ne mâche pas ses mots et ses maux. Viande, légumes, lait… la France agricole est restée sur le bord du chemin, dépassée par son concurrent allemand. Les agriculteurs incriminent une réglementation trop lourde et trop pesante pour leur productivité. Michel Prugue, Président d la Confédération française de l’aviculture, regret le retard français dans le secteur de la volaille : « Le cœur de gamme et le milieu de gamme n’a pas été développé. L’Allemagne, après sa réunification, a massivement investi dans l’agriculture et notamment la production de volaille. Aujourd’hui, elle bénéficie de ces investissements récents, d’une fiscalité favorable et l’accord qui permet de faire venir des travailleurs d’autre pays d’Europe ».

Crise pour la France, records pour l’Allemagne

Le coût de la main d’œuvre n’est pas le seul problème. Les règlements empêchent le développement des exploitations. En France, une ferme s’étale en moyenne sur 2 000 m² contre 6 000 en Allemagne. Même souci dans la viande : 50 vaches en moyenne par éleveur en France contre 150 en Allemagne. De toute façon, accroître la production ne suffit pas, encore faut-il que les Français jouent collectif. Entre producteurs et distributeurs, les relations sont tendues. Pour l’instant,  l’agriculture française perd des parts de marché au profit d’une Allemagne qui, elle, bat des records d’exploitation agricole, et ce n’est pas un hasard. Depuis la réunification de 1989, les Allemands ont investi des milliards d’euros dans leur appareil agro-industriel. De l’argent qui sort en grande partie de leurs finances, mais aussi de la poche de Bruxelles. A bon entendeur…

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