Vivendi : après iTélé, une grève votée chez Canal+

Le mouvement social commence à s’étendre du côté de Canal+. Ce mercredi matin, une assemblée générale réunissant des salariés de la chaîne cryptée se tenait en bas de l'immeuble du groupe et les employés présents ont voté en faveur de la grève.

Contrairement à iTélé, aucune perturbation de l'antenne ne semble, pour l'heure, à prévoir étant donné la proportion de salariés s'étant mis en grève (65 pour sur les quelque 2.500 employés par le groupe à Paris). Sans compter que les émissions en clair et en direct - telles que le "Grand Journal" et le "Petit Journal" - ont terminé la saison 2015-2016 la semaine dernière.

"Suite à une information parue dans la presse, Maxime Saada, DG du Groupe CANAL, précise qu’une grève votée à titre symbolique par une trentaine de personnes n’engage pas les 7000 collaborateurs du Groupe", a réagi Canal+ dans un communiqué.

Ce mouvement intervient deux jours après que la direction a annoncéque la chaîne cryptée allait, dès la rentrée prochaine, diminuer la part quotidienne des programmes diffusés en clair de cinq heures à deux heures, et que des émissions allaient être transférées sur la chaîne C8.

Surtout, l'émission historique du "Zapping" ne sera plus à l'antenne en septembre, de même que "Special Investigation" ou encore le journal télévisé. Des annonces qui s'ajoutent à de nombreux départs de cadres historiques de la chaîne avec Ali Baddou, Yann Barthès ou encore Maïtena Biraben.

Ce mouvement social est également un soutien à la grève qui a démarré chez iTélé,(qui fait partie du groupe Canal+ et appartient aussi à Vivendi : NDLR) il y a trois jours. Depuis, des reportages d'archives réalisés par des journalistes de la rédaction ces derniers mois sont diffusés en boucle sur l'antenne, où rien n'est précisé ou communiqué quant à la grève en cours.

Ce mercredi en début d'après-midi, les salariés d’iTélé ont rédigé une tribune où ils reviennent sur les raisons de ce mouvement . "Depuis lundi 27 juin 11h iTélé n'est plus en mesure de vous informer (...) Lors d'une assemblée générale lundi matin, la majorité des salariés présents ont voté un mouvement de grève reconductible. Une première depuis la création de la chaîne en 1999 (...) 52 contrats d'usage et à durée déterminée sont supprimés cette semaine dans un plan social qui ne dit pas son nom. Soit environ un quart des effectifs de la rédaction (...) Canal + est en crise. Aujourd'hui c'est au tour de sa filiale iTélé d'être dans la tourmente malgré des audiences en hausse cette année. Son avenir est en jeu", y est-il écrit.

Mardi, un nouveau comité d'entreprise exceptionnel a été organisé mais il a été suspendu par les syndicats de salariés, jugeant les propositions de la direction, en termes d'emplois et de grille des programmes, insuffisantes. "Aujourd'hui, une cinquantaine de salariés d'iTélé sur près de 220 au total a voté une grève, sans attendre la réunion de conciliation acceptée par la majorité des partenaires sociaux, et alors que la chaîne d'information avait décidé de ne procéder à aucun plan de licenciement", avait réagi, lundi, le groupe Canal+ lorsque la grève a démarré.

La nomination de Serge Nedjar

Pour mémoire, Vincent Bolloré - président du conseil de surveillance de Vivendi - a nommé, fin mai, un nouveau directeur chez iTélé en la personne de Serge Nedjar. Quelques jours après sa prise de fonction, celui-ci avait annoncé que les quelque 50 CDD et CDDU (soit un quart de la rédaction) ne seraient pas renouvelés et que des projets de publi-reportages étaient sur la table, de même que la diminution des tranches d'info pour plus de sport, en vue de faire revenir les annonceurs et redresser les comptes de la chaîne.

Il y a deux semaines et demi, les journalistes d'iTélé ont voté très massivement (89,5%) une motion de défianceà l'encontre de leur direction. Depuis, l'arrivée de Jean-Marc Morandini a été officialisée. Celui-ci animera la tranche quotidienne d'information entre 18 heures et 19 heures. Ce mardi soir, c'est Cyril Hanouna qui officiait sur Canal+.