Jean-Michel Aphatie, d'Europe 1 : “La purge, c'est quand Eric Zemmour parle…”

Qu'est-ce qui arrive quand on a été marqué, enfant, par “Le Club de la presse”, sur Europe 1, et son générique cérémoniel ? On devient journaliste politique à la radio. La preuve par Jean-Michel Aphatie, coprésentateur d'“Europe 1 midi”.

Par Aude Dassonville

Publié le 14 juin 2016 à 09h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 02h27

Mise à jour mardi 14 juin 2016 : selon nos informations, la station a décidé de mettre un terme à l'émission telle qu'elle existe depuis septembre. Le duo Jean-Michel Aphatie-Maxime Switek devrait voler en éclat, et le prochain Europe 1 Midi pourrait voir sa durée réduite. 

Venu à la radio (sur France Inter) à l'invitation de Jean-Luc Hees, intervieweur politique sur RTL pendant douze ans, Jean-Michel Aphatie coprésente depuis la rentrée Europe 1 midi avec Maxime Switek (12-14h). Passeur d'infos et d'humeur, il dialogue avec les auditeurs et échange, dans les rires, avec des chroniqueurs. Un jour, c'est sûr, on le retrouvera à la tête d'un édito politique. En attendant, le journaliste nous livre quelques-uns de ses souvenirs radiophoniques.

Pourquoi la radio ?

Pour l'intimité : c'est tellement doux de parler dans un micro et d'imaginer que l'on parle à une seule personne…

Depuis quand ?

Depuis tout le temps. Dans mon souvenir, la radio a toujours été là, dans la cuisine de mon enfance, dans ma chambre d'adolescent, et plus tard, dans tous les lieux où j'ai aimé vivre.

De quelle station êtes-vous l'enfant ?

Il y a longtemps, RMC, la radio du soleil, magique – je me souviens notamment du duo Foucault et Léon… Pour l'enfant du Pays Basque, oui, c'était magique !

A quel âge avez-vous eu un poste de radio dans votre chambre ?

A l'âge ou j'ai rêvé de « monter »  à Paris…

Autrement chez vous, où écoutiez-vous la radio ?

En famille dans la cuisine ; seul dans ma chambre.

Si vous étiez une émission mythique ?

Le Tribunal des flagrants délires. J'ai souvent arrêté le travail pour l'écouter. Mon patron ne l'a jamais su…

Si vous étiez un générique de radio ?

Celui du Club de la presse d'Europe 1. J'écoutais l'émission dans le petit salon de mes parents, et pour moi ce générique, c'était fort, c'était Paris. Il restituait parfaitement la manière dont on concevait la politique à l'époque : écrasante, et solennelle.

De quel animateur ou journaliste radio auriez-vous rêvé d'avoir la voix ?

Gilbert Denoyan, de France Inter. Pour sa belle voix grave, chaude… Séduisante.

Votre première expérience en radio ?

Une radio associative, au Pays Basque. C'était une émission hebdomadaire, politique, un peu virulente… Un peu trop. Fallait bien se faire les dents !

Quels rapports entretenez-vous avec le micro ?

C'est un objet sensuel, mais on ne peut pas l'isoler du casque qui restitue dans les oreilles le son de la voix... Si on veut ressentir la magie, le plaisir de la radio, il faut le micro ET le casque !

Avec-vous le trac du direct ?

Non, jamais. Je devrais ?

“ Je ne veux pas entendre ses horreurs racistes, misogynes d'Eric Zemmour”

Quelle radio écoutez-vous le matin ?

Beaucoup Europe1, un peu toutes les autres. Si je peux, toutes les interviews.

Sur quels supports écoutez-vous la radio ?

Un poste classique, le téléphone portable beaucoup, parfois l'iPad.

Que faites-vous en écoutant la radio ?

Je lis, souvent. Pas des livres mais des papiers d'actualité.

Quelle radio ou émission n'écouteriez-vous pas, même sous la torture ?

La purge, c'est quand Eric Zemmour parle… Je ne veux pas entendre ses horreurs racistes, misogynes…

Ecoutez-vous la radio en cas d'insomnie, et si oui, quel type d'émission est le mieux adapté à l'insomnie ?

Jamais eu d'insomnie.

Vous arrive-t-il de rêver de la radio (par exemple, faire le cauchemar d'arriver à l'antenne avec des feuilles blanches) ?

Pas avec des feuilles blanches, mais je fais souvent, et depuis des années, un cauchemar identique sous des formes différentes : les obstacles s'accumulent qui m'empêchent d'arriver à l'heure dans le studio. Une véritable angoisse !

Votre pire souvenir de radio ?

Une interview ratée d'un patron, il y a des années, Genre : un éléphant dans un corridor, et je ne l'ai pas touché une seule fois… Pas moyen de l'atteindre dans ses expressions très formatées. J'y repense souvent.

Un moment de radio que vous aimeriez réentendre ?

L'arrivée victorieuse d'Eddy Merckx dans une grande étape pyrénéenne, à Mourenx, en 1969… Il avait fait preuve de tant de puissance, et de panache !

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