Le projet de réforme du droit du travail n’est pas « intangible », déclare Emmanuel Macron dans un entretien au Journal du dimanche, le 28 février. Le ministre de l’économie affirme que le gouvernement est « à l’écoute » des syndicats et d’une partie de la majorité, opposés à ce texte. Et d’estimer qu’il faut « mener un vrai débat démocratique, de manière calme et dépassionnée » sur ce sujet.
« Nous sommes à un moment du quinquennat où on ne peut pas tout brutaliser, car ce serait prendre le risque de refermer les débats pour longtemps sans avoir réglé les problèmes », fait valoir M. Macron, qui est à l’origine de la réforme du licenciement, inscrite dans le projet de loi qui sera porté au Parlement par sa collègue Myriam El Khomri. La ministre du travail, qui a repris les consultations jeudi, n’exclut d’ailleurs pas de recourir à des amendements.
Parallèle avec le contrat de première embauche
« On ne peut pas déclarer l’état d’urgence économique et social et ne rien faire sur le marché du travail », poursuit le locataire de Bercy. A ses yeux, cette loi, qu’il trouve « cohérente », « parle au pays aujourd’hui ».
« Mais si l’on n’explique pas les déficiences du système actuel et ce vers quoi on veut aller, alors on ne peut créer ni du consensus ni du progrès », conseille-t-il à Manuel Valls, le premier ministre, qui a promis d’aller jusqu’au bout de la réforme.
Faisant le parallèle avec le contrat de première embauche (CPE), il met en garde :
« La France a malheureusement l’habitude de projets lancés sur des enjeux réels mais qui, mal emmanchés, finissent dans la crispation et l’omerta politique. »
Il plaide enfin pour le dialogue avec les syndicats et dit souhaiter « leur donner une plus grande part à la négociation collective ».
Riposte en ligne
Le texte prévoit, entre autres, des référendums d’entreprise pour valider des accords minoritaires, une clarification des critères de licenciement économique, un plafonnement des indemnités prud’homales et la primauté des accords d’entreprise en matière de temps de travail.
Face à la contestation qui se propage sur les réseaux sociaux, notamment avec une pétition en ligne depuis vendredi, le gouvernement tente de jouer la carte de la pédagogie et a ouvert à cette fin le compte Twitter @LoiTravail.
Martine Aubry a annoncé, dans un entretien au Journal du dimanche, qu’elle et ses proches entendaient « sortir de la direction du PS ». « Nous souhaitons en discuter avec Jean-Christophe Cambadélis », ajoute-t-elle. D’après les informations du Journal du dimanche, ces départs devraient concerner François Lamy, député de l’Essonne, et Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine.
La maire de Lille en a également dit plus sur 2017 et l’éventuelle participation de François Hollande à une primaire socialiste. « Institutionnellement, ce n’est pas naturel que le président passe par la primaire. Mais s’il veut y aller, comme il le laisse entendre, c’est formidable. »
Mme Aubry dément, par contre, vouloir participer à cette primaire :
« Je suis bien à Lille, j’y resterai. On ne demande le départ de personne – on ne demande rien, d’ailleurs. Ceux de mes amis qui ont été sollicités ont refusé d’entrer au gouvernement. On ne veut aucun poste. On veut simplement que ce pour quoi on s’est battu toute notre vie soit préservé. »
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