La France veut renforcer la sécurité dans ses trains
Billets nominatifs, patrouilles renforcées, fouilles plus nombreuses... Bernard Cazeneuve a annoncé plusieurs mesures après l’attaque dans le train Thalys le 21 août dernier.
Par Les Echos
En réaction à l’ attaque du Thalys menée vendredi 21 août dernier, le gouvernement a confirmé samedi soir, à l’issue d’une réunion des ministres de l’Intérieur et des Transports de neuf pays européens à Paris, la mise en oeuvre prochaine de plusieurs mesures destinées à renforcer la sécurité dans les trains transfrontaliers et les TGV. Tour d’horizon.
>Les contrôles aléatoires des bagages. Il sera mis en oeuvre « dans les semaines à venir [...] à la fois sur les Thalys et les TGV », a déclaré le secrétaire d’État chargé des Transports, Alain Vidalies. Ce contrôle pourra viser soit « quelques bagages », soit « tous les bagages » des passagers d’un même train, l’examen pouvant être effectué « aux rayons X par exemple comme cela se fait en Espagne », a-t-il précisé. S’agira-t-il de portiques ? La réponse n’a pas été donnée. Tout individu pourra faire l’objet d’un contrôle.
>Le renforcement des patrouilles armées. « Nous allons aussi renforcer les patrouilles, c’est-à-dire la présence de gens armés », en priorité à bord des trains transfrontaliers mais « aussi sur les TGV », a indiqué Alain Vidalies. Ces patrouilles, « nous allons les multiplier avec une grande ampleur, avec du personnel supplémentaire », a-t-il poursuivi, sans chiffrer ces futurs renforts.
>Pouvoirs accrus. Les pouvoirs des agents de la Surveillance générale (Suge, police ferroviaire de la SNCF) seront renforcés pour leur permettre d’effectuer des fouilles visuelles des bagages, à l’instar des agents de sécurité des grands magasins. En cas de refus, les passagers n’auront « plus la possibilité de rentrer dans le train » et « il sera très facile pour les agents de la Suge (...) d’alerter la police », a expliqué Alain Vidalies. Ce point nécessitera toutefois « une modification législative », à laquelle le gouvernement devrait procéder très rapidement.
Une proposition de loi « de lutte contre la fraude et de renforcement de la sûreté dans les transports » a d’ores et déjà été annoncée par le député (PS) Gilles Savary et pourrait servir de véhicule à certaines mesures du gouvernement. Ce texte « pourrait être voté avant la fin de l’année », précise la SNCF dans un communiqué. L’entreprise s’engage par ailleurs « à mettre en oeuvre dans les délais les plus courts » les dispositions qui seront votées par le Parlement.
Les agents de la Suge pourront également procéder à « des palpations de sécurité » dans les trains et les gares de l’Hexagone. Ils seront enfin « autorisés à patrouiller et à verbaliser, en tenue civile et armés » dans les trains, a ajouté la SNCF.
>Hypothèses. Parmi ce train de mesures, il pourrait aussi être question d’éventuelles fouilles aléatoires des bagages sans consentement par des agents de police. De même, le gouvernement étudie « la possibilité de rendre obligatoire la détention de papiers d’identité dans les gares ou dans les trains », comme l’a expliqué le ministre de l’Intérieur en marge de la déclaration commune des ministres de l’Intérieur et des Transports réunis place Beauvau.
Toutes ces mesures envisagées seront évoquées lors d’une réunion du comité national de la sécurité dans les transports en commun, convoquée le 17 septembre par Bernard Cazeneuve.
VIDÉO Bertrand Monnet (management des risques criminels à l'Edhec) :