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Natasha Parry, comédienne, épouse de Peter Brook, est morte

L’actrice britannique, née en 1930, avait joué sous la direction de son époux, mais aussi au cinéma avec René Clément.

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Publié le 24 juillet 2015 à 18h49, modifié le 27 juillet 2015 à 12h38

Temps de Lecture 2 min.

Natasha Parry en 2003 dans

Sa discrétion, alliée à la grâce et à la distinction, l’avaient un peu laissée dans l’ombre de son mari, Peter Brook : la comédienne Natasha Parry est morte, le 22 juillet, à l’âge de 84 ans, d’une hémorragie cérébrale. Née à Londres le 2 décembre 1930, fille du réalisateur Gordon Parry, elle avait débuté au théâtre à l’âge de 12 ans, en jouant aux côtés de Michael Redgrave ou de John Gielgud.

Quand ils se rencontrent, dans le Londres de l’après-guerre, Peter Brook et elle sont tous deux des jeunes gens en vue. Lui est considéré comme l’enfant terrible du théâtre britannique, elle comme une des plus belles comédiennes du moment. Mais le ressort secret de leur rencontre, c’est sans doute leurs communes origines russes, et cette culture – Tchekhov, notamment – qui restera toujours entre eux comme un lien intime. Ils appelleront leur fille, qui deviendra elle aussi metteure en scène, et qui dirige aujourd’hui le Centre dramatique national de Nice, Irina, comme la plus jeune des Trois Sœurs… Les Brook ont aussi eu un fils, Simon, qui réalise des documentaires, notamment sur son père.

Une Lioubov tout en sensibilité

Ils se marient en 1951, et ils ne se quitteront plus. Natasha Parry joue dès lors dans plusieurs mises en scène de Peter Brook, à Londres d’abord – notamment dans Le Roi Lear, en 1953, où, dans l’adaptation pour la télévision américaine, elle donne la réplique à Orson Welles –, puis à Paris, sur la scène des Bouffes du nord, où le couple s’installe en 1974. Elle est une Lioubov tout en sensibilité dans La Cerisaie, aux côtés de Michel Piccoli, puis retrouve Tchekhov, Piccoli et son mari pour Ta main dans la mienne, en 2003, délicate évocation de la vie de l’écrivain avec sa femme, la comédienne Olga Knipper, renvoyant sans aucun doute de nombreux échos au couple Brook-Parry.

Elle fut aussi Gertrude dans La Tragédie d’Hamlet, et Winnie dans Oh les beaux jours, de Beckett, et partagea l’affiche avec Marcello Mastroianni dans Tchin Tchin, de François Billetdoux. Mais Natasha Parry n’a pas joué qu’avec son mari. Elle a triomphé en Angleterre dans le rôle de Blanche, dans Un Tramway nommé désir, et dans La Nuit de l’iguane, de Tennessee Williams, sous la direction d’Andréas Voutsinas.

Au cinéma, elle est surtout connue, en France, pour son rôle aux côtés de Gérard Philipe dans Monsieur Ripois, de René Clément (1954). Mais elle a été aussi Lady Capulet dans le Romeo et Juliette de Franco Zeffirelli. Ces dernières années, elle avait mis sa beauté brune inaltérable au service des Sonnets de Shakespeare, dans Love is my Sin, que Peter Brook avait taillé sur mesure pour elle et son vieux compagnon de route Bruce Myers. Chez Natasha Parry, il ne semblait pas y avoir de péché autre que l’amour.

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