CULTURECaricature de Benoît XVI: Plantu relaxé en appel

Caricature de Benoît XVI: Plantu relaxé en appel

CULTURELa Cour d'appel de Paris a également rejeté la demande de dommages et intérêts réclamée du dessinateur...
Le dessinateur Plantu pose à Paris le 10 janvier 2015
Le dessinateur Plantu pose à Paris le 10 janvier 2015 - Laurence Thomann AFP
20 Minutes avec agences

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La Cour d’appel de Paris a, ce jeudi, rejeté la demande d’indemnisation de l 'Agrif (Alliance générale contre le racisme et le respect de l’identité française et chrétienne), qui avait attaqué le dessinateur Plantu pour un dessin de Benoît XVI sodomisant un enfant. Le tribunal a également rejeté la demande de dommages et intérêts réclamée par le caricaturiste pour « poursuites abusives ».

Un dessin qui « défendait les catholiques »

Intitulé Pédophilie : le pape prend position, ce dessin mettait en scène l’ancien pape sodomisant un enfant qui déclarait : « Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche ! », en référence aux élections régionales. Lors de l’audience en appel, qui a eu lieu le 16 avril, Plantu avait expliqué que son dessin, (publié en 2010 sur le site du dessinateur puis repris le 3 avril suivant par Le Monde Magazine) « défendait les catholiques ». Celui-ci souhaitait, par le biais de la caricature, dénoncer le silence de la haute hiérarchie catholique.

Une « provocation à la haine ou à la violence » envers les catholiques

L’Agrif, réputée proche des catholiques intégristes, avait estimé de son côté que le dessin constituait une « provocation à la haine ou à la violence » envers les catholiques. « Ce n’est pas Benoît XVI qui est accusé de sodomiser des enfants de chœur. Le pape est utilisé dans ce dessin en tant que figure », avait assuré leur avocat, Me Jérôme Triomphe. « Il ne s’agit pas de dénoncer un prétendu laxisme de Benoît XVI, mais un réflexe pavlovien : dès qu’on entend curé, on entend pédophile », avait-il poursuivi. L’avocat du dessinateur avait au contraire soutenu que le pape était bien visé car « on ne peut pas être plus visé qu’en étant dessiné » de façon tout à fait reconnaissable.

« Ça fait 43 ans que je travaille au Monde, je me bats sur tous les combats. Quand les curés dérapent, c’est mon affaire, mais bouffer du curé, non », avait ajouté Plantu. En rappelant l’attentat contre Charlie Hebdo, il avait relevé que les caricaturistes étaient de plus en plus ciblés. « Dans une même semaine, je suis traité d’antichrétien, islamophobe, antisémite, antiféministe », avait-il conclu.

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