Burn-out : quels sont les symptômes ?

Benoît Hamon souhaite faire reconnaître le "burn-out" comme maladie professionnelle. 5 à 10 % de la population active en souffrirait.

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Le burn-out toucherait 5 à 10 % de la population active en France (photo d'illustration).
Le burn-out toucherait 5 à 10 % de la population active en France (photo d'illustration). © GARO/PHAINE

Temps de lecture : 3 min

L'épuisement au travail concernerait entre 5 et 10 % de la population active, soit entre 1,5 et 3 millions de personnes en France en 2015. La définition la plus consensuelle est un état d'esprit durable, négatif et lié au travail affectant des individus « normaux ». Plus de 130 manifestations du burn-out ont pu être décrites, très diverses. Elles s'enchaînent et entraînent l'individu dans un cercle vicieux.

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Les premiers symptômes sont en rapport avec une hyperactivité, puis après la frénésie vient l'épuisement. Commence alors la deuxième phase, de désengagement, envers autrui en général, envers les clients, les usagers, les patients, les collègues, etc., envers le travail. Ce désengagement s'accompagne d'une impression de manque de reconnaissance, d'une sensation d'être exploité, de problèmes familiaux. La troisième phase est celle d'une sévère détresse psychologique, combinant dépressivité et agressivité. Dans le tableau absolument typique, l'individu entre alors dans un état de pétrification cognitive : il est diminué, démotivé, rigide. Il devient à un cinquième stade très appauvri émotionnellement (s'enfonçant dans l'indifférence), socialement (s'isolant), spirituellement (perdant ses valeurs antérieures).

Risque majeur

Et parallèlement, il souffre de troubles psychosomatiques variés : des troubles du sommeil, sexuels, de la tension artérielle, du rythme cardiaque ou respiratoire, des tensions musculaires, un mal de dos, des tics, des dérèglements digestifs, un changement de poids, des comportements alimentaires inhabituels, des consommations de substances psychostimulantes (café, alcool, cocaïne, tabac, etc.).

L'ensemble de ces manifestations ne surviennent pas obligatoirement, ni chronologiquement, ni avec la même intensité. Toutes les variantes sont possibles lors d'un burn-out. Aucune ne lui est spécifique. Voilà une des raisons pour lesquelles il ne peut pas être considéré comme une maladie, caractérisée par des causes, des symptômes, une évolution, des possibilités thérapeutiques qui lui sont propres. Un individu surchargé de travail avec un chef odieux et des collègues jaloux peut finir épuisé ou ne pas souffrir. Étrange ! La maladie la plus proche du burn-out est la dépression, avec son risque majeur, le suicide. C'est pourquoi en pratique une personne en burn-out doit être prise en charge en consultation de médecine générale, ou de psychiatrie, ou de psychologie clinique.

 

Le burn-out en dates-clés

1599 : le mot burn-out apparaît dans un sonnet de Shakespeare

1990 : le burn-out désigne en anglais courant un excès de travail entraînant la mort précoce1911 : description en Allemagne d'une forme de neurasthénie des instituteurs, associant exacerbation sensorielle, migraines, fatigue de l'attention et de la concentration, affaiblissement des performances, abattement, irritabilité, incapacité de travailler1921 : apparition de la notion de « fatigue industrielle »

1956 : description d'une « névrose des téléphonistes »

1960 : Graham Greene remet le terme à la mode dans son roman A Burnt-Out Case (La Saison des pluies)

1969 : naissance officielle du burn-out, dans un article publié dans la revue Crime & Delinquency signé par H. B. Bradley

1974 : H. Freudenberger théorise le concept en décrivant la démotivation des employés d'un centre de désintoxication

1976, 1978, 1982 : les travaux successifs de Christina Maslach édifient l'assise scientifique du concept de burn-out
Source : Le Burn-Out, Philippe Zawieja, Que sais-je ? PUF (2015)

Le burn-out en dates-clés

1599 : le mot burn-out apparaît dans un sonnet de Shakespeare

1990 : le burn-out désigne en anglais courant un excès de travail entraînant la mort précoce1911 : description en Allemagne d'une forme de neurasthénie des instituteurs, associant exacerbation sensorielle, migraines, fatigue de l'attention et de la concentration, affaiblissement des performances, abattement, irritabilité, incapacité de travailler1921 : apparition de la notion de « fatigue industrielle »

1956 : description d'une « névrose des téléphonistes »

1960 : Graham Greene remet le terme à la mode dans son roman A Burnt-Out Case (La Saison des pluies)

1969 : naissance officielle du burn-out, dans un article publié dans la revue Crime & Delinquency signé par H. B. Bradley

1974 : H. Freudenberger théorise le concept en décrivant la démotivation des employés d'un centre de désintoxication

1976, 1978, 1982 : les travaux successifs de Christina Maslach édifient l'assise scientifique du concept de burn-out

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Commentaires (18)

  • Patrickkk

    Il suffit simplement de discuter avec un infirmier psychiatrique pour comprendre que tout le monde a une force mentale assez limitée.
    Au travail, certaines pressions peuvent être harcelantes et il arrive de constater que certains tombent malade avant 50 ans... Dire que le stress n'y est pour rien est un déni, je me garderais bien de donner des leçons.
    Comme je constate que la plupart d'entre nous est peu disponible, entre le boulot les transport, les enfants et la maison, j'imagine bien le point de rupture pour une personne en détresse et le fait d'avoir besoin de parler à quelqu'un, d'appeler au secours et de ne trouver personne pour écouter...

  • alberto40

    Ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait. Dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle.
    En tant que cadre supérieur dans l'industrie, j'ai beaucoup travaillé, 55-60 heures par semaine : arrivée à 8 heures le matin au bureau, départ vers 19 heures, réponses à des e-mails le samedi. Sans compter les voyages professionnels fréquents. Mais je me suis fixé une ligne à ne pas franchir : d'une part, jamais d'investissement affectif au boulot, mais uniquement intellectuel. Au boulot, ce n'est pas ma personne qui est en jeu, mais mon moi professionnel.
    Par contre, au bureau, travail incessant : ni bavardage, ni agitation stérile, ni longues pauses devant la machine à café. Et traiter les problèmes en fonction de leur priorité. D'autre part, prendre toute chose avec sérénité, calme et philosophie. On fait ce qu'on peut, les priorités d'abord, et le reste tant pis. Mais ce qu'on fait, on s'y attache, et on s'y tient. Et quand on est à la maison, on oublie totalement le boulot.
    Et bien, je n'ai jamais souffert de burn-out.
    Alors, burn-out avec 35 heures de travail par semaine ? Surprenant. C'est probablement parce que les gens n'ont jamais appris à travailler efficacement. Si, si, ça aussi, ça s'apprend ! Et il faut apprendre à lâcher pied quand on sent qu'on ne travaille plus efficacement.
    Mais il est vrai que du travail efficace, ça ne fait pas de bons titres.

  • jpleg

    Le burn-out est la conséquence directe des 35 heures, les entreprises sont prises dans un étau entre les obligations de maintenir la production et la réduction du temps de travail des salariés, une seul solution la pression sur les salariés pour que la production reste au niveau et quand le parti socialiste revient au pouvoir et met une couche supplémentaire de taxes, d'impôts, de cotisations sociales, de la pression par le biais du code du travail qui tend les relations dans l'entreprise, tout est dit, ne cherchons pas plus loin !
    L'application des 35 heures n'a pas fini de faire des dégâts. Merci Martine Aubry !