VIDEO. Ingress : tous dingues de ce jeu de piste

Lancé par Google, Ingress allie réel et virtuel, vrais lieux et écrans de smartphone. Une révolution.

VIDEO. Ingress : tous dingues de ce jeu de piste

    « Il faut hacker, attaquer, linker, fielder... » Rivés sur leur écran de téléphone, une dizaine de joueurs déambulent dans les rues du Marais, à Paris, dans un langage incompréhensible pour les profanes. Tous sont au beau milieu d'une partie d'Ingress (NDLR : traduisez par entrée, infiltration), jeu lancé par Google grâce à une application pour smartphone qui a déjà séduit près de 10 millions d'utilisateurs.

    Ici, le réel rejoint le virtuel. Sur les écrans, chaque joueur choisit son camp : celui des résistants â?? les bleus â?? ou celui des éclairés â?? les verts â??, qui se livrent une guerre de territoire. Comment gagnent-ils du terrain ? En obtenant des portails sur leur écran. Où sont ses portails ? Disséminés dans des lieux réels partout dans le monde : dans une rue, sur une sculpture, à côté d'une tombe du Père-Lachaise, sur le phare d'Ouessant, la tour Eiffel ou la statue de la Liberté. Comment marche ce mélange de réel et de virtuel ? Grâce à la géolocalisation de votre smartphone sur lequel on joue à Ingress. Une petite révolution.

    Jusque-là, les jeux vidéo se pratiquaient enfermé chez soi. Avec Ingress, les fans prennent l'air, doivent bouger, marcher. Comme Frédéric. La quarantaine, il arrive dans les rues du Marais avec ses trois enfants : « On culpabilise un peu de les lever à 7 heures du matin le premier jour des vacances, mais c'est pour profiter du calme de Paris et du beau temps ! » lance-t-il. Cet infirmier, nouveau venu dans le jeu mais très assidu, a déjà acquis un bon niveau. « J'ai déjà parcouru 100 km à pied... en quinze jours et j'ai perdu 8 kg ! » Ses enfants sont habitués aux jeux vidéo, mais Ingress, c'est différent : « J'aime parce qu'on se déplace ! » s'extasie le plus jeune.

    Aujourd'hui c'est Isis, une statisticienne de 26 ans, qui organise la mission. Elle a apporté les croissants, a préparé ses fiches sur le parcours, et elle ponctue la journée d'anecdotes historiques sur les portails rencontrés. « C'est l'occasion de faire découvrir le quartier !  » s'enthousiasme-t-elle. Syd50, une autre joueuse, confirme. «  Un jour, j'ai trouvé une petite statue d'abeilles sculptée sur une porte grâce à un portail. Depuis un an que j'habite le quartier, je ne l'avais jamais vue ! » explique cette retraitée de l'enseignement âgée de 64 ans. Pas vraiment le profil d'une joueuse. « Pourtant, je suis devenue accro », ajoute-t-elle.

    Ingress, c'est aussi et surtout la communauté... Il y a les soirées organisées et les amitiés qui se sont créées. « Mais, parfois, on se retrouve sur un même lieu avec des joueurs adverses. Il peut y avoir quelques tensions, des mots rudes échangés », explique-t-elle. Soudain, le petit groupe est justement rattrapé par les réalités du conflit. « On a une attaque d'un vert ! » annonce Myst Terre. Au fond d'une rue se dissipe une silhouette. C'est Morka, un des adversaires les plus redoutables des résistants. En fait, c'est même un des meilleurs joueurs du monde.

    VIDEO. Ingress, le jeu à réalité augmentée qui vous fait marcher