BloguesLa vie en BD

15 minutes avec Emmanuel Lepage

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Autre auteur que j’ai eu l’occasion de croiser lors du dernier Festival de la BD francophone de Québec : Emmanuel Lepage, l’homme derrière les excellents La Lune est blanche, Printemps à Tchernobyl et Voyage aux îles de la désolation.

Bien qu’il ait une riche carrière dans le registre « fiction », j’avais envie d’échanger avec lui sur les trois titres sus-mentionnés, de parler, justement, de BD reportage, de voir les façons par lesquelles il construit ces récits, de creuser (un brin) son approche… Un auteur qui choisit, volontairement, de dessiner des croquis sur place plutôt que de prendre des photos (quitte à ce que ses crayons gèlent en Antarctique!), qui chercher d’abord et avant tout à « raconter des histoires », à trouver, justement, le fil conducteur d’un séjour, d’un périple, d’une exploration, avant de chercher à documenter et témoigner, et, pour qui cette notion de « témoignage » demeure essentielle également, question de s’assurer que le lecteur sache bien où il se situe, où sa subjectivité se trouve, quant au récit qu’il raconte.

Regard privilégié, au fil de la rencontre, sur son dernier né, La Lune est blanche, qu’il a réalisé avec son frère (l’un en photo, l’autre au dessin). De cette opportunité pour les deux hommes de partager cette aventure, et du dessinateur de voir de quelle manière, justement, unir les deux sensibilités visuelles pour en sortir un tout fort cohérent, pour que l’expérience partagée enrichissent non seulement la force narrative de son document, mais aussi sa richesse graphique. Un pari, par ailleurs, Lepage_1a17a099265bf47aa378802dc556a605parfaitement réussi (ce n’est pas pour rien que la BD a obtenu le prix France Info de la meilleure BD documentaire en 2014!).

Au fil de la conversation, échange aussi sur ces aller-retour effectués par Emmanuel Lepage entre le réel et la fiction, entre les dynamiques de croisement entre l’un et l’autre : « Après tout, il s’agit de raconter des histoires »… Pour l’auteur, l’influence croisée est palpable, son expérience sur la fiction l’amenant à aborder différemment la réalité, et son expérience sur le réel l’amenant à créer différemment la fiction… Tout ça au fil d’un court échange d’une quinzaine de minutes…

Le tout est ici :