SOCIALRadio France: Le médiateur laisse un texte sur la table après 3 jours de discussions marathon

Radio France: Le médiateur laisse un texte sur la table après 3 jours de discussions marathon

SOCIALLes syndicats, qui doivent décider lundi de reconduire ou pas le mouvement, se disent «amers»...
Le médiateur du conflit à Radio France le 10 avril 2015.
Le médiateur du conflit à Radio France le 10 avril 2015. - Francois Mori/AP/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Pas vraiment d'éclaircie à Radio France avant le début de semaine. Après trois jours de discussions marathon, le médiateur chargé de dénouer le conflit à Radio France a déclaré «terminée» la «première étape» de sa mission dimanche soir et laissé sur la table un texte de propositions qui ne lève pas tous les blocages selon les syndicats, surpris et «amers».

La ministre de la Culture Fleur Pellerin a estimé que ce document de 3 pages ouvrait «la voie d'un compromis permettant une sortie du conflit» et appelé «chacun» à «prendre ses responsabilités quant à la reprise des antennes», perturbées depuis 25 jours par une grève d'une durée sans précédent.

Ce document doit être soumis au personnel lundi à 10h lors d'une assemblée générale, qui doit décider de la poursuite ou non du mouvement.

«Je n'avais pas de plan B»

En entamant sa médiation vendredi, Dominique-Jean Chertier avait émis le souhait que Radio France puisse «reprendre une vie normale avant la fin du week-end», une échéance également évoquée par Fleur Pellerin. S'en tenant à son calendrier, il a remis un «texte à la direction, sans attendre sa réponse, et aux organisations syndicales, sans attendre leur réponse» avant de quitter Radio France vers 20h30. «Je considère que la première étape de ma mission, celle qui consistait à la reprise d'un dialogue social, est terminée», a-t-il indiqué à l'AFP.

«Je viens d'un monde industriel où on dit souvent que le meilleur moyen d'échouer sur un plan A est d'avoir un plan B. Et moi, je n'avais pas de plan B», a-t-il résumé.

«L'impression que le médiateur n'a pas servi à grand-chose»

Cette sortie du médiateur a surpris les syndicats, visiblement déçus par le texte de propositions. «On a besoin de s'en remettre un peu. On a l'impression que le médiateur n'a pas servi à grand-chose», a commenté Guillaume Baldy, de l'Unsa. Le texte «comporte des points de blocage», a-t-il noté, regrettant notamment que la mutualisation des programmes des stations locales de France Bleu «reste possible».

Pour Jean-Paul Quennesson, délégué SUD, ce document donne «peu de garanties» sur l'emploi. «A ce stade, on émet beaucoup de réserves», a-t-il dit, tout en reconnaissant que cette médiation avait permis aux syndicats de s'exprimer. «On a une impression amère, on ne s'attendait pas à ça», a renchéri Jean-Eric Ziolkowski, de la CFDT, pour qui ces trois jours de discussions ont «servi de thérapie de groupe». «Ce n'est pas de bon augure, on verra demain si on reconduit ou pas» la grève, a-t-il expliqué.

Les fils du dialogue renoués malgré tout

Ce document «reflète les échanges des trois derniers jours, mais aussi les discussions antérieures entre la direction et l'intersyndicale», a estimé Fleur Pellerin, soulignant que le travail du médiateur avait permis de «renouer les fils du dialogue entre les parties».

Les contacts du médiateur avec les syndicats avaient commencé sous de bons auspices vendredi, la plupart saluant sa «grande qualité d'écoute». Mais ils se sont tendus samedi soir lorsque les discussions sont entrées dans le vif su sujet. La direction de Radio France est restée silencieuse pendant tout le week-end.

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