L'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, largement pressentie pour briguer la candidature démocrate à l'élection présidentielle de 2016, pourrait avoir violé les lois fédérales sur l'archivage des données. En cause, l'utilisation de son adresse électronique personnelle pour l'envoi de messages professionnels, rapporte le New York Times. Pendant ses quatre années au département d'Etat, Mme Clinton n'a jamais disposé d'une adresse électronique du gouvernement fédéral, et a utilisé un compte personnel moins protégé des risques de piratage, souligne le quotidien.
L'utilisation par Hillary Clinton de son adresse personnelle dans le cadre de ses fonctions a été révélée à l'occasion d'une enquête de la Chambre des représentants sur l'attaque du consulat américain à Benghazi, le 11 septembre 2012.
« Ses assistants n'ont pris aucune mesure, à l'époque, pour faire protéger ses courriels personnels sur les serveurs du département d'Etat, comme l'impose la loi fédérale sur les archives », rapporte le New York Times, qui souligne que cela pourrait constituer une violation de la loi fédérale, qui prévoit que la correspondance des personnalités officielles soit conservée en archives.
Règle no 1 : pas d'adresse personnelle pour les services fédéraux
La plupart des experts pensent qu'une adresse électronique personnelle ne peut être utilisée que dans des cas d'urgence lorsqu'on travaille pour les services de l'Etat fédéral, ajoute le New York Times.
Le quotidien note qu'Hillary Clinton, qui a démissionné en 2013, a récemmment remis 55 000 pages de courriels au département d'Etat. Un porte-parole de Mme Clinton, Nick Merrill, a déclaré au New York Times que celle-ci s'était conformée « à la lettre et à l'esprit » des règles.
« Il est difficile d'imaginer un scénario dans lequel une agence gouvernementale pourrait être fondée à autoriser un haut responsable à ce niveau d'utiliser uniquement sa messagerie privée comme moyen de communication pour conduire les affaires du gouvernement », déclare Jason Baron, avocat chez Drinker Biddle & Reath et ancien responsable des litiges de l'administration des Archives nationales des Etats-Unis (ou NARA – pour National Archives and Records Administration).
Thomas S. Blanton, le directeur de la National Security Archive (les « Archives de la sécurité nationale », en français), une association à but non lucratif sise à l'université George Washington qui publie sur Internet des documents déclassifiés obtenus en vertu du Freedom of Information Act (loi pour la liberté d'information) déplore dans le NYT le comportement de Hillary Clinton et de son équipe. Il rappelle que les messageries personnelles ne sont pas sécurisées et que les membres de l'exécutif ne devraient pas les utiliser.
Ces révélations sont faites après que Jeb Bush, candidat probable pour les républicains, a publié les e-mails de ses deux mandats de gouverneur de Floride.
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