Voiture électrique : la Norvège prend la tête du marché européen devant la France
Les immatriculations de véhicules électriques ont progressé de 61 % sur le Vieux continent en 2014, à 65.200 unités.
Par Timothee Vilars
En Norvège, plus d’une voiture sur dix vendue en 2014 était électrique. Un taux de nature à faire rêver tous les constructeurs déjà lancés sur le segment, mais qui reste unique au monde. Les mesures incitatives à l’acquisition et à l’usage mises en place par les pouvoirs publics ont permis de doubler les ventes de voitures électriques dans le pays en l’espace d’un an, à plus de 18.600 unités selon les chiffres publiés ce vendredi par l’Avere (Association pour le développement de la mobilité électrique).
En Norvège, où les conducteurs de voitures électriques ont le droit d’emprunter les couloirs de transports collectifs, les chauffeurs de bus sont désormais gênés par leur prolifération . L’Etat leur offre en outre la gratuité pour le stationnement sur les parkings publics, la recharge, les péages urbains, et les exempte des lourdes taxes qui pèsent sur les modèles à carburants fossiles.
Conséquence directe, la France perd la première place continentale qu’elle occupait jusque-là sur le segment, malgré une croissance des ventes de 8 % en 2014 (15.000 immatriculations). Il faut ensuite aller chercher loin derrière puisque l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui complètent le quatuor de tête, ne totalisent respectivement que 8.800 et 7.400 ventes de véhicules électriques l’année écoulée.
Si le marché britannique a triplé de volume sur l’année, plus de la moitié du marché européen reste cantonnée à la Norvège et à la France. De même, trois marques se partagent 52 % du marché : la Nissan Leaf (14.385 unités), la Renault ZOE (10.980) et la Tesla Model S (8.744) qui, dopée par ses ventes norvégiennes, dépasse les allemands BMW et Volkswagen. Si les voitures particulières comptent pour 87 % des ventes, les utilitaires Kangoo ZE et Nissan e-NV200 se classent dans le Top 10. La Bolloré Bluecar s’est elle écoulée à 1.170 exemplaires.
Motifs d’optimisme
La France, qui conserve le premier parc de voitures électriques malgré un ralentissement des ventes (43.000 véhicules enregistrés depuis 2005), pourrait reprendre sa position de leader en 2015, note l’Avere. « Avec le maintien du bonus écologique de 6.300 euros, le coût des véhicules électriques restera équivalent aux thermiques de même catégorie, une attractivité qui sera renforcée par l’adoption du superbonus en milieu d’année », estime l’association.
Le crédit d’impôts sur la recharge à domicile et le développement du réseau national de bornes de recharges sont d’autres facteurs d'optimisme. L’arrivée de nouveaux modèles sur le marché pourrait également booster les ventes, selon l’Avere. Les premiers marchés mondiaux restent toujours, de très loin, les Etats-Unis et le Japon.