EDF veut faire passer tous ses cadres de 32 à 35 heures de travail

Après les échecs successifs, la nouvelle direction d'EDF SA relance le chantier de l'allongement du temps de travail dans cette entreprise publique où certains cadres sont encore aux 32 heures. Des propositions seront présentées aux syndicats le 5 fÃ

EDF veut faire passer tous ses cadres de 32 à 35 heures de travail

    C'est un «chantier prioritaire de l'agenda social», avait déjà assuré fin 2014 la DRH du groupe, Marianne Laigneau. Mais EDF compte bien cette année en finir avec le régime de 32 heures par semaine de certains de ses cadres.

    Le groupe énergétique a annoncé ce vendredi lancer une négociation avec les syndicats pour un allongement de la durée du travail et l'instauration d'un «forfait jour». Un régime conventionnel qui permettrait à l'électricien public d'aménager les horaires de travail sur l'année, plutôt que sur la semaine traditionnelle. Plusieurs syndicats ont déjà fait part de leurs réticences.

    17% des salariés du groupe seraient encore au 32 heures

    La direction, traumatisée par les échecs successifs des précédents PDG, veut aller vite. Les propositions du nouveau patron, Jean-Bernard Lévy, seront présentées aux syndicats lors d'une réunion programmée le 5 février. Elles concerneront 30 000 cadres, soit 42% des effectifs d'EDF SA. Selon Les Echos, quatre réunions plénières sont prévues, pour une conclusion en avril et une consultation du personnel avant l'été.

    L'objectif principal sera donc de revoir un accord collectif qui remonte à 1999, amendé lors d'innombrables petites négociations sur le temps de travail et qui crée des inégalités entre les employés. Le but est donc d'harmoniser - par le haut - les horaires de tous, et notamment des cadres dont 7% sont encore aux 32 heures, plutôt qu'aux 35 heures. Soit, selon Le Figaro, 17% des salariés du groupe.

    212 jours de travail au lieu de 196 jours ?

    Selon les syndicats, «les salariés ne sont pas demandeurs d'une négociation», assure notamment auprès des Echos le délégué syndical central CFDT Eric Lemoine. Selon lui, «la direction vise un allongement du temps de travail qui aurait pour conséquence de ne pas embaucher alors qu'il y a manifestement des besoins dans l'entreprise».

    Et le quotidien économique de rappeler que, l'an dernier, la CFDT avait prévenuâ??que «si un forfait jours devait s'appliquer à EDF SA, il devrait être construit sur l'existant, donc calé sur 196â??jours (de travail, ndlr) par an» alors que la direction parlait, toujours selon le syndicat, d'un forfait de 212 jours par an.

    Laurent Langlard de la CGT, le premier syndicat chez EDF (37,5%), rappelle encore ce vendredi que «jusqu'à présent, nous avons réussi à faire corps entre organisations syndicales. La vrai question pour Monsieur Levy, c'est de savoir s'il veut se mettre son personnel à dos ou s'il veut travailler avec». Même discours pour Frédéric Letty, de la CFE-CGC, qui rejette une éventuelle révision du temps de travail, un «vieux serpent de mer» de la direction. En revanche, il souhaiterait «une négociation plus globale sur les sujets de fond: organisation du travail, conditions et méthodes de travail, charge de travail, télétravail, etc..», précise-t-il. «Si la question est abordée uniquement sous l'angle du temps de travail, c'est un échec qui s'annonce!»

    La direction ne s'est pas officiellement exprimée sur les détails de son plan qu'elle ne dévoilera donc que le 5 février.