La justice bulgare a décidé, mardi 20 janvier, l'extradition vers la France de Fritz-Joly Joachin, un Français proche des frères Kouachi arrêté en Bulgarie le 1er janvier pour avoir tenté de se rendre en Syrie. « Je suis innocent, je veux retourner en France », a-t-il déclaré Fritz-Joly Joachin, qui a admis connaître les frères Chérif et Saïd Kouachi, mais conteste avoir été associé à la préparation de leur attentat.
Le mandat d'arrêt européen émis par la France concernant Fritz-Joly Joachin mentionne l'accusation de « participation à un groupe criminel armé dont l'objectif était l'organisation d'actes terroristes », a déclaré Darina Slavova, procureure générale bulgare de Haskovo, dans le sud du pays. « Avant son départ le 30 décembre pour la Turquie, il a été plusieurs fois en contact avec l'un des deux frères, Chérif Kouachi », précise encore le mandat.
Fritz-Joly Joachin, 29 ans, d'origine haïtienne, avait été interpellé avec son enfant le 1er janvier tandis qu'il tentait de franchir la frontière bulgaro-turque à bord d'un bus. Le parquet de Haskovo avait fait savoir dans un premier temps qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, après que son épouse l'a accusé de l'enlèvement de leur fils de 3 ans, le 30 décembre, en vue de l'emmener rejoindre des djihadistes en Syrie et de l'éduquer selon les principes de l'islam radical. L'enfant a été entre-temps rendu à sa mère.
CONVERTI DEPUIS QUINZE ANS
Le suspect a accepté le 12 janvier le principe de son extradition. Selon son épouse, citée dans le premier mandat d'arrêt, Fritz-Joly Joachin s'est converti à l'islam il y a quinze ans, et se serait radicalisé ces deux dernières années.
« Je suis musulman, mais je ne suis ni un radical, ni un terroriste », a-t-il affirmé le 12 janvier lors d'une audience judiciaire, a rapporté le quotidien Presa. Il a expliqué qu'il voyageait avec son fils et sa compagne, turque, pour passer des vacances à Istanbul, et qu'il comptait rentrer en France dix jours après.
FRONTIÈRE COMMUNE AVEC LA TURQUIE
Le ministre de l'intérieur de la Bulgarie, Veselin Vuchkov, a expliqué à la radio BNR le 13 janvier, que « détecter et arrêter les personnes qui traversent la Bulgarie n'est pas un problème ». Le pays dispose d'une frontière commune avec la Turquie longue de 275 kilomètres. Par contre, selon lui, « des centaines de citoyens de l'Union européenne, porteurs de papiers parfaitement valides, peuvent facilement traverser le territoire bulgare pour aller combattre avec l'Etat islamique, ou d'autres organisations terroristes, avant de retourner vers leurs pays sans être inquiétés. S'ils ne nous sont pas signalés, il est très difficile de faire quoi que ce soit contre eux ».
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