Un nouveau terminal de 70 000 mètres carrés est prévu pour 2016.
A l’occasion de la pose de la première pierre du nouveau terminal T1 de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry, vendredi 12 décembre, les élus locaux ont rappelé leurs objectifs : "Passer à une capacité d’accueil de 15 millions de passagers, contre 10 millions aujourd’hui".
Ils ont aussi fustigé le centralisme de l’aviation nationale, qui prive selon eux les territoires d’un développement comparable aux autres régions européennes.
"90 millions de passagers en Ile-de-France et moins de 10 millions ici, l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry pointe à la 47e place européenne alors que nous sommes la deuxième région économique et la première industrielle de France, la sixième d’Europe : assurément, il y a quelque chose qui ne va pas", a commenté Jean-Jack Queyranne (PS), président du conseil régional de Rhône-Alpes.
"A l’occasion de l’ouverture du capital et du désengagement de l’Etat qui seront prochainement votés, je souhaite qu’en échange nous obtenions des droits de trafic supplémentaires ; j’en ai parlé à Emmanuel Macron et à Manuel Valls", lance Gérard Collomb (PS), futur président de la Métropole lyonnaise, qui verra le jour le 1er janvier prochain.
De nouveaux droits qui visent, par exemple, des discussions engagées pour l’ouverture d’une ligne entre Lyon et Shanghai, par China Eastern Airlines.
Ces discours rejoignent, sans pour autant qu’ils aient été évoqués, ceux tenus la semaine dernière par les représentants des milieux patronaux locaux, Medef, CGPME et Club des Entrepreneurs, qui ont lancé une pétition contre la DGAC dénonçant une collusion d’intérêt entre Air France et Aéroports de Paris.
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A fin octobre, le trafic européen a augmenté de 5,5% par rapport au mois d’octobre 2013, mais celui de la France n’a augmenté que de 3,3%. En cumul depuis le début de l’année, l’augmentation de trafic des aéroports parisiens, respectivement de +2,7% (Roissy) et de +2,3% (Orly), à fin octobre, ne suffit pas à aligner l’évolution du trafic national français sur celle du trafic européen.
Un investissement de 180 millions d’euros
L’investissement lyonnais est donc lourd (180 millions d’euros) et paradoxal. Il est censé coller au développement du trafic lyonnais. Or, celui-ci enregistre en cumul à la fin du mois d’octobre un recul de 1,2% (7 262 377 passagers) par rapport à la même période 2013, et une croissance limitée à 1% par rapport à celle de 2012. Et on ne voit pas, aujourd’hui, des perspectives pour que cela change.
L’ouvrage devrait avoir belle allure, à l’horizon 2018, signé du cabinet Rogers Stirk Harbour, et il bénéficiera de deux positions pouvant même accueillir l’A380.
Jean-François Bélanger, à Lyon