NUCLEAIRESurvol de centrales nucléaires par des drones: Greenpeace nie toute implication et demande des explications

Survol de centrales nucléaires par des drones: Greenpeace nie toute implication et demande des explications

NUCLEAIREL'ONG dit s'inquiéter de la répétition de ces faits...
La centrale nucléaire de Gravelines
La centrale nucléaire de Gravelines - Philippe Huguen AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Greenpeace «nie toute implication». L'ONG assure qu'elle n'a rien à voir dans l'affaire du survol de centrales nucléaires par des drones. En octobre, des drones ont en effet survolé sept centrales nucléaires françaises, des incidents «sans conséquences» selon EDF qui a porté plainte, mais qui risquent de relancer le débat sur la sécurité des sites liés à l'atome.

Le premier survol «d'un aéronef assimilable à un drone» a été détecté le 5 octobre au-dessus de la centrale en déconstruction de Creys-Malville (Isère), selon EDF. Les autres survols ont eu lieu au-dessus des centrales de Gravelines (Nord), Cattenom (Moselle), du Blayais (Gironde), du Bugey (Ain), de Chooz (Ardennes) et de Nogent-sur-Seine (Aube).

Les drones ont été repérés par les équipes de protection des sites, principalement au cours de la semaine du 13 au 20 octobre, en général la nuit ou tôt le matin. Selon l'ONG anti-nucléaire Greenpeace, «les survols incriminés ont eu lieu parfois le même jour sur quatre sites éloignés, Bugey, Gravelines, Chooz, Nogent-sur-Seine le 19 octobre par exemple, ce qui témoigne d'une opération de grande envergure».

«Nous sommes très inquiets», affirme Greenpeace

Le site du Commissariat à l'énergie atomique de Saclay (Essonne) a également été survolé, affirme l'ONG dans un communiqué. En mai 2012, l'ONG avait filmé avec un drone l'un de ses militants survolant la centrale du Bugey à l'aide d'un parapente à moteur, avant d'y atterrir. L'objectif était d'interpeller les autorités sur la «vulnérabilité» des sites nucléaires à une attaque aérienne.

En outre, depuis 2007, des membres de l'ONG se sont introduits à une dizaine de reprises dans des centrales, comme en mars dernier à Gravelines et à Fessenheim. Cette fois-ci, Greenpeace demande une enquête aux autorités.

«Nous sommes très inquiets de la survenue et de la répétition de ces survols suspects sans qu'aucune réponse sur leur origine ne soit fournie ni par EDF ni par les forces de l'ordre», explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire, cité dans le communiqué. EDF n'avait pas communiqué globalement sur ces incidents jusqu'à mercredi, mais avait annoncé au coup par coup les dépôts de plainte sur les sites internet de chacune des centrales.

Le survol des centrales nucléaires est interdit

«Nous ne nous exprimons pas en dehors de notre champ de compétences», a pour sa part déclaré l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée notamment de vérifier que les centrales sont dimensionnées pour résister à la chute accidentelle d'un avion ou à des agressions terroristes. Comme l'a rappelé l'ASN, la sécurité aérienne des centrales relève du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité rattaché au ministère de l'Ecologie et de l'énergie.

Le survol des centrales nucléaires est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites. L'espace aérien au-dessus des centrales nucléaires est surveillé par l'armée de l'air, dans le cadre d'un protocole avec EDF. La France compte au total 19 centrales nucléaires en activité, soit 58 réacteurs tous exploités par EDF.

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