MANIFESTATIONHommage à Rémi Fraisse: Des rassemblements dans le calme en France, des violences à Paris

Hommage à Rémi Fraisse: Des rassemblements dans le calme en France, des violences à Paris

MANIFESTATIONA Paris, une cinquantaine de protestataires portant des casques de moto ont jeté des fumigènes sur les CRS...
Manifestation en hommage à Rémi Fraisse le 29 octobre à Paris
Manifestation en hommage à Rémi Fraisse le 29 octobre à Paris - MARTIN BUREAU / AFP
Céline Boff

C.B.

Des rassemblements ont été organisés mercredi soir à travers la France pour rendre hommage à Rémi Fraisse, le jeune homme de 21 ans tué le week-end dernier sur le site du barrage de Sivens (Tarn) au cours de violents affrontements nocturnes entre opposants au barrage et gendarmes.

Si la plupart de ces rassemblements se sont déroulés dans le calme, à Paris, où ils étaient environ 250 protestataires, une cinquantaine d'entre eux, portant des casques de moto, ont jeté quelques fumigènes en direction des CRS, aux cris de «police assassin». Les manifestants avaient d’ailleurs été invités à venir casqués pour plusieurs raisons et notamment parce que «le casque n’exprime pas la violence, mais le besoin impératif de se protéger».

«Une cinquantaine de personnes auraient été interpellées par la police, selon les manifestants présents sur place. De nombreuses façades de la rue de Rivoli, aux abords de l'hôtel-de-ville ont également été tagguées», rapporte Metronews. A l'issue d'un face à face tendu avec les forces de l'ordre qui les ont encerclés et procédé à plusieurs vérifications d'identité, la manifestation s’est dispersée sans incident, précise l’AFP.

Vers une suspension des travaux sur le site du barrage contesté de Sivens

A Lyon (Rhône), les manifestants étaient environ 300 et 150 à Besançon (Doubs) ou encore à Carcassonne (Aude), où ils marchaient derrière une banderole affirmant «Il (Rémi Fraisse) n'a pas choisi de mourir pour des idées». A Toulouse (Haute-Garonne), environ une centaine de protestataires ont défilé en répétant «Casse-toi Carcenac. Y a du sang sur ton barrage.»

Thierry Carcenac, le président socialiste du Conseil général du Tarn, a d’ailleurs annoncé mercredi qu'il envisageait de «suspendre les travaux» sur le site du barrage contesté de Sivens. Les travaux sont, de fait, interrompus.

Après la découverte de traces de TNT sur ses vêtements, l'enquête privilégie désormais la thèse d'un décès dû à l'explosion d'une grenade offensive lancée par un militaire. Mercredi, le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire contre X pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions». La cosaisine de deux juges d'instruction a été requise par le parquet.

Des rassemblements jusqu'à Bruxelles et Rome

Après avoir exprimé sa «compassion» pour la famille du manifestant, le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) Denis Favier a affirmé sur BFM TV accorder son «soutien total» à l'escadron qui a dû faire face aux manifestants. Le patron des gendarmes a exclu de suspendre le tireur de la grenade qui pourrait être à l'origine de la mort de Rémi Fraisse, décrit par ses proches et sa famille comme «foncièrement pacifiste».

De nouveaux rassemblements sont annoncés d'ici à samedi, un peu partout en France et jusqu'à Bruxelles et Rome.

Sujets liés