HONGRIETaxe Internet en Hongrie: «Des jeunes, l’opposition et surtout les pro-européens sont dans la rue»

Taxe Internet en Hongrie: «Des jeunes, l’opposition et surtout les pro-européens sont dans la rue»

HONGRIEPrès de 10.000 personnes ont manifesté mardi soir à Budapest contre une loi qui prévoit de taxer de 50 centimes d'euro chaque gigaoctet utilisé...
Des milliers de manifestants le 26 octobre à Budapest contre le projet de taxe Internet du gouvernement.
Des milliers de manifestants le 26 octobre à Budapest contre le projet de taxe Internet du gouvernement. -  Laszlo Beliczay/AP/SIPA
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

Les Magyars sont vent debout. Plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon un comptage des médias locaux, ont défilé mardi soir à Budapest contre un projet visant directement Internet. Le gouvernement de Viktor Orban – au pouvoir depuis 2010 - veut introduire une taxe qui prévoit d'imposer à hauteur de 150 forints (soit 50 centimes d'euro) chaque gigaoctet consommé. Devant le tollé, elle pourrait toutefois se voir plafonnée à 2 euros par mois.

Mais les manifestants ne semblent pas être prêts à abdiquer. D’autant que cette «taxe internet» n’est qu’une goutte d’eau qui fait ressurgir leur opposition à la politique conservatrice du président.

«Orban dehors»

«Nous ne permettrons pas ça», chantait une foule de tous âges et de tous horizons, réunie pour la deuxième fois en trois jours dans les rues de la capitale hongroise. «La taxe internet est un symbole de l'autocratie du gouvernement», a lancé mardi aux manifestants Zsolt Varady, le chef d'un réseau social hongrois. La foule lui a répondu aux cris de «Orban dehors», rapporte l’AFP. La Commission européenne a par ailleurs durement critiqué ce projet, dont les opposants hongrois pensent qu'il vise à restreindre les libertés.

Dans un secteur des médias bouleversé par des réformes controversées depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Orban, «Internet est la partie des médias la moins contrôlée par le gouvernement», affirme Balazs Gulyas, l'un des organisateurs de cette mobilisation née sur Facebook.

«Ils lui reprochent surtout ses mesures nationalistes»

«Il y a des critiques récurrentes adressées à Viktor Orban de la part d’une partie de la population hongroise. Mais là, ils lui reprochent surtout ses mesures nationalistes, de protection et de préférence nationale», explique Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert-Schuman. «Ainsi, les jeunes, l’opposition et surtout les pro-européens sont dans la rue», ajoute-t-il.

D’ailleurs, en fin de soirée, un groupe de quelque 2.000 personnes s'est rassemblé devant le Parlement, criant «Europe!» et tentant d'introduire le drapeau de l'Union européenne dans le bâtiment, où ce symbole n'est plus hissé aux côtés du drapeau hongrois suite à une décision du gouvernement Orban. Ils ont applaudi quand une personne a ouvert de l'intérieur une fenêtre donnant sur la place et a brandi la bannière de l'UE. Et ils ne comptent pas en rester là.

Les organisateurs ont d’ores et déjà donné rendez-vous aux manifestants au plus tard le 17 novembre, jour où le Parlement doit se prononcer sur le projet.

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