PEINE DE MORTLa lettre d’adieu de l’Iranienne Reyhaneh Jabbari, pendue pour avoir tué son agresseur

La lettre d’adieu de l’Iranienne Reyhaneh Jabbari, pendue pour avoir tué son agresseur

PEINE DE MORTAgée de 26 ans, elle demande à sa mère que ses organes soient prélevés pour aider «ceux qui en ont besoin»...
Photo prise le 8 juillet 2007 de Reyhaneh Jabbari dans sa prison iranienne.
Photo prise le 8 juillet 2007 de Reyhaneh Jabbari dans sa prison iranienne. - GOLARA SAJADIAN / AFP
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

«Le monde ne nous a pas aimés. Il n’a pas voulu mon destin. Et à présent, je lui cède et j’embrasse la mort…» C’est une longue lettre d’adieu, touchante, qu’a publiée ce week-end le Huffington Post UK (à lire en français sur le site de L’Obs). Celle de Reyhaneh Jabbari.

>> Les faits: Une Iranienne pendue pour avoir tué son agresseur

Agée de 26 ans, cette Iranienne a été pendue samedi matin à Téhéran, condamnée pour avoir tué un homme qui, selon elle, s’apprêtait à la violer. Rédigée au mois d’avril et adressée à sa mère Sholeh, la lettre éclaire surtout sur les conditions dans lesquelles la justice est rendue en Iran.

L’indignation de pays occidentaux

«Durant cette nuit inquiétante, j’aurais dû être tuée. Mon corps aurait été jeté dans un coin de la ville (…) Le meurtrier n’aurait jamais été retrouvé puisque nous n’avons ni leur richesse ni leur pouvoir. Tu aurais continué ta vie dans la douleur et dans la honte (…) et tu serais morte de cette douleur, voilà tout.»

Si de nombreux pays occidentaux se sont indignés des conditions dans lesquelles la justice a été rendue, les autorités iraniennes ont balayé ces critiques d’un revers de la main, indiquant que le «meurtre avait été prémédité».

«Je ne veux pas pourrir sous terre»

Dans sa lettre, la jeune femme demande surtout à sa mère de ne pas pleurer. «Chère Sholeh, ne pleure pas pour ce que tu entends. Le premier jour, au poste de police, quand un vieil agent non marié m’a brutalisé à cause de mes ongles, j’ai compris que l’on ne recherche pas la beauté dans cette ère.»

En conclusion, elle ne réclame finalement qu’une seule chose: que ses organes soient prélevés afin d’aider les personnes dans le besoin. «Je ne veux pas pourrir sous terre. Je ne veux pas que mes yeux ou mon jeune cœur deviennent poussière (…) Dès que je serai pendue, que mon cœur, mes reins, mes yeux, mes os et tout ce qui peut être transplanté soit retiré de mon corps et donné à quelqu’un qui en a besoin.»

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