JUSTICEIl traite Marion Maréchal-Le Pen de «conne» sur Twitter, mais se défend d’être misogyne

Il traite Marion Maréchal-Le Pen de «conne» sur Twitter, mais se défend d’être misogyne

JUSTICEAttaqué pour injure publique, l'auteur du tweet injurieux envers la députée FN assure s'être adressé «à l'élue et non à la femme» et se défend d'être «sexiste ou misogyne»…
La député frontiste Marion Maréchal-Le Pen lors d'un point presse le 18 octobre 2014 au Pontet
La député frontiste Marion Maréchal-Le Pen lors d'un point presse le 18 octobre 2014 au Pontet - Bertrand Langlois AFP
Anissa Boumediene

A.B. avec AFP

L'assistant parlementaire de Jean-Pierre Michel, ex-sénateur socialiste de Haute-Saône, était jugé à Paris ce vendredi pour avoir injurié sur Twitter la députée FN. Attaqué pour injure publique envers une personne privée, Jean Bordeau avait qualifié Marion Maréchal-Le Pen de «conne» et de «salope» en octobre 2013. Devant la cour, il a assuré s'être adressé «à l'élue et non à la femme», dans le cadre politique de l’élection cantonale partielle remportée par le Front national à Brignoles (Var).

Jean Bordeau a déclaré avoir tweeté en réaction aux «débordements qui ont eu lieu» à l'issue de ce scrutin, reprochant à Marion-Maréchal Le Pen sa passivité devant des militants FN criant «On est chez nous !» devant «des immigrés de première et deuxième générations rassemblés devant la salle des fêtes» de la ville.

Des regrets

«Ce n'est pas le meilleur écrit que j'ai pu produire», a reconnu le prévenu, exprimant ses regrets. «Mais je refuse que l'on m'accuse d'être sexiste ou misogyne», a-t-il martelé, énumérant ses différentes implications dans le combat en faveur des femmes, notamment les femmes battues.

Son avocat, Christian Charrière-Bournazel a plaidé la relaxe, défendant la liberté d'expression. «Nous sommes ici dans le domaine du combat politique» et la députée FN du Vaucluse «avait les moyens d'y répondre par l'intermédiaire de ses partisans», a-t-il souligné, citant des tweets agressifs reçus en retour par son client.

Le parquet juge le message misogyne

Une version contestée par l'avocat de la députée FN, absente à l'audience, Walleyrand de Saint-Just. Pour lui, l'insulte s'adressait «à l'être humain». Il a également balayé les regrets du prévenu et rappelé que ce dernier avait revendiqué ses propos à l'époque. «C'est de l'humour bête et méchant. Et si elle ne comprend pas cet humour, je lui enverrai un vieux numéro d'Hara-Kiri où on parlait de son grand-père», avait ainsi déclaré Jean Bordeau.

Une interprétation suivie par la procureur dans son réquisitoire, qui a souligné «la misogynie inhérente au message» posté sur le réseau social. «C'est la personne et non la fonction» qui était visée, a-t-elle estimé, soulignant qu'«ici, la liberté d'expression cède devant les attaques personnelles caractérisées».

Le tribunal correctionnel de Paris a mis son jugement en délibéré au 28 novembre.

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