ALIMENTATIONGoûter, une habitude qui peut (aussi) profiter aux adultes

Goûter, une habitude qui peut (aussi) profiter aux adultes

ALIMENTATIONSeuls 50% des Français de 35-49 ans goûtent, selon une étude Kantar WorldPanel…
Illustration d'un goûter d'enfant.
Illustration d'un goûter d'enfant. - CLOSON/ISOPIX/SIPA
Claire Planchard

Claire Planchard

Tu as pris ton «quatre heures»? Pour beaucoup d’adultes cette question est remisée au rayon des souvenirs d’enfance, juste entre le cartable et les dessins animés... quand elle n’évoque pas le thé dansant des maisons de retraites.

Meilleure répartition de l'apport énergétique

Selon une récente étude de Kantar WorldPanel consacrée à la pratique du goûter en France, les enfants et les seniors sont en effet les plus grands adeptes de cette pause gourmande: 80% des moins de 10 ans et 2/3 des 11-15 ans goûtent régulièrement. Chez les plus de 50 ans, ils sont près de 60% à goûter à raison de 3,7 fois par semaine en moyenne, contre 50% chez les 35-49 ans (2,6 fois par semaine en moyenne) Pourtant, certains de ces adultes dans la force de l’âge auraient tort de se priver de petit plaisir de la fin d’après-midi.

«Quand on parle du goûter on pense en premier aux enfants mais c'est un repas à part entière qui peut être intéressant à tous les âges de la vie: pour les femmes enceintes, ou les grands sportifs bien sûr, mais aussi pour certaines femmes qui ont parfois des fringales de fin d’après-midi et sont tentées de grignoter en préparant le repas ou des personnes qui ont besoin de réguler leur appétit, notamment le soir où on a moins d’activité physique», explique la diététicienne Marie-Laure André. «Le goûter est une collation à ne pas confondre avec du grignotage qui peut permettre de mieux répartir son apport énergétique journalier sur quatre repas au lieu de trois. C’est aussi un moment de convivialité qui peut rythmer la journée notamment pour les personnes âgées. Mais si trois repas suffisent, cela n’a aucun intérêt de se forcer à goûter», poursuit la spécialiste.

Le plaisir avant tout

Côté diététique, les goûteurs français cherchent avant tout le «plaisir» et le «goût» et plébiscitent les biscuits sucrés largement devant le pain, les pâtisseries/viennoiseries, les fruits, le chocolat et les compotes, révèle l’étude de Kantar WorldPanel. Un choix qui n’a rien de surprenant («l’après-midi on est attirés par des aliments plus sucrés» explique la diététicienne), ni de répréhensible: «L’important est d’adapter la quantité de biscuits mangés à son activité physique. Le goûter doit rester une collation et pas un repas pantagruélique», souligne Marie-Laure André, qui conseille une base de fruit avec un produit céréalier, comme des biscuits ou du pain. «Et pour les personnes âgées qui ont besoin de calcium, comme les enfants, un verre de lait ou un yaourt».

«Le goûter est un repas quasi franco-français qui s’explique par le fait que l’on déjeune relativement tôt et que l’on dîne relativement tard et que par conséquent certaines personnes qui ne mangent pas assez au déjeuner, comme les enfants, les personnes âgées ou les adultes qui tentent de perdre du poids, ont faim et craquent avant le dîner», rappelle Patrick Tounian, chef du service de nutrition pédiatrique de l’hôpital Trousseau à Paris. «Cela étant dit, il n’existe pas de goûter idéal: dès lors que les trois autres repas de la journée permettent d’assurer l’équilibre alimentaire, le goûter peut et doit être un moment de plaisir. Si on ne cherche pas à perdre du poids, il n’y a donc aucun intérêt nutritionnel à remplacer un pain au chocolat par un du pain et du chocolat ou un gâteau par un fruit. Sauf si on en a envie !».

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