BUDGETDéficit: Mediapart dévoile la lettre que l'Elysée ne voulait pas publier

Déficit: Mediapart dévoile la lettre que l'Elysée ne voulait pas publier

BUDGETLa Commission exige des explications à la France, dans une lettre qui demande «comment la France prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015» selon Mediapart...
Oihana Gabriel

O.G. avec AFP

«Je vous écris pour vous demander les raisons qui ont conduit à ce que la France prévoie de dévier des objectifs budgétaires fixés par le Conseil, en ce qui concerne à la fois le déficit public général, et l'ajustement de l'équilibre structurel en 2015. Je voudrais également savoir comment la France prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance.» Voila le contenu de la fameuse lettre écrite par Jyrki Katainen, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires à Michel Sapin. C'est Mediapart qui révèle le contenu de ce rappel à l'ordre, que l'Elysée avait refusé de diffuser ce matin. Au contraire de l'Italie, qui a publié la lettre reçue.

Une lettre demandant des précisions

Paris doit répondre à la fin de la semaine aux demandes de précisions de la Commission européenne sur son projet de budget contesté, un épisode que François Hollande s'est efforcé de minimiser alors que la loi de finances crée des remous au sein de sa propre majorité.

Le chef de l'Etat a confirmé vendredi que la France avait bien reçu de la Commission une lettre lui demandant des précisions. «Une lettre très banale», conforme «à la procédure» et «qui n'a pas de grande signification au-delà de demander un certain nombre d'informations et de précisions», a déclaré le Président lors d'une conférence de presse au sommet de Bruxelles.«

«Il n'y aura pas de modifications»

Le projet de budget actuellement en discussion à l'Assemblée nationale prévoit un déficit à 4,3% du PIB en 2015, alors que Paris s'était engagé à respecter le chiffre de 3%. Il prévoit également des économies de 21 milliards d'euros «sans précédent» selon le gouvernement. «On peut voir comment on peut mieux mobiliser certaines ressources, mieux calculer certaines dépenses, mais il n'y aura pas de modifications» sur ce dernier point, a assuré M. Hollande, qui a rappelé que la France entendait respecter ses «engagements européens mais avec le maximum de flexibilité».

Le président a réaffirmé sa priorité: renouer avec la croissance en Europe, objet d'un bras de fer larvé avec l'Allemagne. « Rien ne nous fera dévier de cet objectif. Cela vaut pour l'interprétation de notre propre budget, qui respectera les règles avec un maximum de flexibilité, mais aussi pour l'objectif de croissance ».

Depuis un an, la Commission dispose d'un droit de regard sur les projets de budgets nationaux. A défaut de les valider, elle peut demander formellement à un Etat de revoir sa copie, ce qui ne s'est encore jamais produit.

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