POLEMIQUEVIDEO. Pour Cambadélis, le «PS, cela ne veut pas dire PlayStation»

VIDEO. Pour Cambadélis, le «PS, cela ne veut pas dire PlayStation»

POLEMIQUELa ministre de la Fonction publique et le président de l'Assemblée nationale appellent aussi au cessez-le-feu et rejettent les propositions chocs de Manuel Valls...
Jean-Christophe Cambadélis à La Rochelle le 29 août 2014.
Jean-Christophe Cambadélis à La Rochelle le 29 août 2014. -  ROBERT/NOSSANT/SIPA
Mathieu Bruckmüller

M.B. avec AFP

Jean-Christophe Cambadélis sort la lance à incendie. Après avoir lancé jeudi un «appel solennel à l'unité des socialistes», déplorant le «triste spectacle de la surenchère» dans les rangs du parti, le Premier secrétaire du PS appelle au cessez-le-feu dans une interview au Parisien ce vendredi.

«J’aimerais dire une chose aux socialistes : PS, cela veut dire Parti socialiste… et pas PlayStation. Il ne s’agit pas de descendre le maximum de socialistes en moins de temps possible. Etre socialiste, c’est travailler pour rendre la société plus juste. Cela nécessite certes le débat entre nous mais dans le respect. Je déplore cette règle du "je" qui valorise la petite phrase, les postures. Le PS est atteint de cette maladie de la vie politique contemporaine où le raisonnement, le respect, l’écoute sont évacués au profit de la pique blessante.»

«Je ne crois pas au schisme du PS»

Jean-Christophe Cambadélis adepte du grand écart pour tenter de maintenir un semblant d’unité au sein du parti, «refuse de trancher entre les prétendus archaïques et les prétendus modernes. Je ne crois pas au schisme du PS. Il n’y a pas de courant irréconciliable qui mènerait à une scission. Il y a la possibilité d’un dépassement pour un socialisme contemporain».

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A Manuel Valls qui veut en finir avec «la gauche passéiste hanté par le souvenir des Trente Glorieuses», Jean-Christophe Cambadélis estime qu’aucun socialiste n’a les neurones dans les années 1960.» Il en profite pour rejeter l’idée du Premier ministre qui défend le contrat de travail unique. Idem sur l’idée du Premier ministre de changer le nom du PS. «Socialiste, c’est un beau nom dont il faut être fier», dit Jean-Christophe Cambadélis.

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De son côté, la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a souhaité ce matin que les socialistes arrêtent de «s'envoyer des petites phrases qui désespèrent les gens» et s'est dite «désolée» par «l'ambiance globale» au PS. «Ce que je reproche surtout aux socialistes» qui se chamaillent «c'est de ne rien apporter à la politique», a-t-elle déclaré sur Radio classique/LCI.



Marylise Lebranchu, invitée Politique avec LCI par radioclassique

«Ça suffit», dit Bartolone

Jeudi, Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale, sur son blog, dans une tribune intitulée «ça suffit», avait plaidé pour une trêve dans les bagarres entre socialistes, qui ont fait rage mercredi en renvoyant dos à dos contestataires et les soutiens de l'exécutif, sans épargner le chef de gouvernement.

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«Ici, nous serions des passéistes, sommés de changer le nom du Parti socialiste - quelle étrange idée. Là, notre politique menacerait la République - rien de moins», écrit-il en allusion aux formules employées par le Premier ministre et par le député et ex-ministre Benoît Hamon. «Je n'établis pas d'échelle de Richter entre les mots qui blessent la gauche. Il est simplement temps de dire stop», écrit Claude Bartolone.

«Ça suffit, d'amplifier artificiellement nos différences», clame-t-il. «J'ai beau retourner les propositions des uns et des autres dans tous les sens, nous sommes d'accord sur l'essentiel. Je mets au défi quiconque de me convaincre qu'il y a un schisme entre nous».

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