POLITIQUEPour Buisson, «Sarkozy sera mort politiquement avant de l’être judiciairement»

Pour Buisson, «Sarkozy sera mort politiquement avant de l’être judiciairement»

POLITIQUEL’ancien conseiller du président-candidat le critique très sévèrement...
Patrick Buisson, le 15 octobre 2012 à Paris.
Patrick Buisson, le 15 octobre 2012 à Paris. - MIGUEL MEDINA / AFP
Nicolas Beunaiche

N.Beu.

Patrick Buisson sort du bois. Discret depuis sa mise à l'écart et la révélation de l’existence d’enregistrements de ses échanges avec Nicolas Sarkozy, l’ancien conseiller du président-candidat s’exprime avec fracas dans L’Obs de ce jeudi.

Sur sa mise à l’écart, Buisson n’hésite pas à parler d’«assassinat politique». Une mise à mort qu’il justifie par un «changement de ligne politique» -«Sarkozy souhaitait changer de stratégie, alors il a médiatisé sa rupture avec moi»- et par l’ego de son ancien poulain -«Il n’aime pas les gens à l’égard desquels il a une dette. Il ne supportait plus qu’on parle de “ligne Buisson”».

«Ce sera spectaculaire»

N’a-t-il pas également dépassé les bornes en enregistrant son employeur à son insu? Buisson préfère se victimiser –«la seule victime de cette affaire, c’est moi»- et relativise son geste: «Ce n’est pas un crime tout de même.» Et si l’ancien chef de l’Etat évoque la pire «trahison» de sa vie politique, Buisson répète qu’il n’a «pas fait d’usage malveillant» de ses cassettes.

Depuis la révélation de cette affaire, l’ancien directeur du quotidien Minute n’a plus aucun contact avec Nicolas Sarkozy. Mais il n’a pas pour autant cessé de suivre son évolution politique. Si le candidat à la présidence de l’UMP se présente en 2017, il est clair qu’il ne pourra pas compter sur le vote de son ancien ami. «La mayonnaise ne prend pas. Il est seul. Y a plus de jus. Plus rien», lâche-t-il. «Les choses sont maintenant claires: il sera mort politiquement avant de l’être judiciairement», tranche-t-il. Avant de dézinguer Carla Bruni-Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet oui Pierre Giacometti, le Monsieur sondages de Nicolas Sarkozy.

Et si celui-ci ne se prend pas tout seul les pieds dans le tapis, Patrick Buisson pourrait bien l’y aider. Interrogé sur la petite phrase de Nicolas Sarkozy lors du JT de France 2 du 21 septembre –«Des trahisons, dans ma vie, j’en ai connu beaucoup, mais comme celle-là, jamais…»- il prévient: «Il n’aurait jamais dû dire ça.» Chassé par les journalistes, sollicité par les éditeurs, Buisson avertit une nouvelle fois: «Je me tais jusqu’au jour où je ne me tairai pas.» Et ce jour-là, «ce sera spectaculaire…»

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