POLITIQUEPS, contrat unique, terrorisme, VIe République: Que retenir de l’interview de Manuel Valls?

PS, contrat unique, terrorisme, VIe République: Que retenir de l’interview de Manuel Valls?

POLITIQUELe Premier ministre était l’invité de BFMTV ce jeudi matin...
Manuel Valls à la Foire internationale d'art contemporain, à Paris, le 22 octobre 2014.
Manuel Valls à la Foire internationale d'art contemporain, à Paris, le 22 octobre 2014. - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Nicolas Beunaiche

N.Beu.

De l’interview de Manuel Valls sur BFMTV ce jeudi matin, on pourrait ne retenir que son insistance sur un changement de nom du PS. Mais le Premier ministre a également fait le point sur nombre de sujets d’actualité.

Le contrat unique

«Une idée intéressante», selon Manuel Valls. Le Premier ministre s’est dit à nouveau partisan de «libérer le marché du travail», mais a aussitôt rappelé l’opposition des syndicats: «Les partenaires sociaux ne l'ont pas adopté, il y a d'autres manières de libérer le marché du travail, puisqu'aujourd'hui nous avons malheureusement plusieurs millions de chômeurs. Ces discussions doivent avoir lieu d'abord au sein des partenaires sociaux.» Interrogé sur la possibilité pour le gouvernement de passer outre en cas de blocage des partenaires sociaux, Manuel Valls a estimé que «le dialogue social est la marque de ce quinquennat. Il y a une crise des corps intermédiaires (...). Donc nous devons les respecter, les conforter.»

Le risque terroriste en France

La fusillade au Parlement canadien a retenti jusqu’en France. Pour Valls, elle prouve que «oui, il y a un risque terroriste» dans l’Hexagone. «Le risque zéro n’existe pas», a-t-il rappelé. «Beaucoup est fait» pour réduire ce risque, a toutefois affirmé le locataire de Matignon. «On a les outils», a-t-il assuré, rappelant que «de nombreux attentats ont été déjoués depuis 2012» et l'affaire Merah. Alors qu'une nouvelle loi antiterroriste doit être adoptée d'ici à la fin du mois, Manuel Valls a rappelé l'importance de «mettre en place des processus avec les familles concernées par des enfants, des mineurs, des jeunes, dont les profils ressemblent, semble-t-il, beaucoup à celui du Canada, avec un passé de délinquant parfois converti à l'islam, avec des processus de radicalisation par internet, dans les prisons françaises».

La VIe République

Valls ne suit pas Mélenchon ou Montebourg. Car il ne se «retrouve pas dans ceux et celles qui proposent de changer nos institutions» pour mettre en place une VIe République. Il se désolidarise du «vieux débat du passage à la VIe République», qui consisterait selon lui à «enlever des pouvoirs du président de la République, alors que les Français pensent au contraire que c'est la véritable élection qui leur permet de choisir le destin du pays» ou à «supprimer le poste du Premier ministre». «Faisons attention à ces manipulations hasardeuses concernant nos institutions», a souligné le Premier ministre. Les institutions de la Ve République «sont une force, elles permettent la stabilité», a-t-il relevé en particulier.

Le départ de Hamon et Filippetti

Manuel Valls ne se pose pas en juge suprême face aux deux députés, très critiques envers le gouvernement. «Ce n'est pas à moi de le décider», a-t-il simplement dit. «Moi, je ne veux pas entrer dans des querelles de personnes, et encore moins prononcer des anathèmes», a-t-il souligné. «Nous gouvernons, c'est difficile de changer. Je pense au PS, je pense à la gauche, a-t-il ajouté. Mais en même temps, parce que nous gouvernons, il faut changer. Moi, je ne veux pas attendre que la gauche et le PS changent dans l'opposition», a-t-il poursuivi.

Ses relations avec Hollande

A l’entendre, le Premier ministre forme avec le président de la République un couple fusionnel. Sur BFMTV, il s’est défini comme un «serviteur du président de la République» et des Français, assurant qu'il n'y avait entre lui et François Hollande pas «la moindre distance, la moindre critique, la moindre nuance». «Je poursuis ma tâche au service de la France», a poursuivi Manuel Valls. «Encore une fois, c'est un honneur d'être à la tête du gouvernement et de servir. Serviteur du président de la République, c'est un beau mot, servir. Servir non pas le président de la République seulement, servir la France et les Français», a-t-il dit.

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