EUROPECommission Juncker: Quelle feuille de route?

Commission Juncker: Quelle feuille de route?

EUROPELe Parlement a approuvé la nouvelle commission. L'exécutif Juncker prendra donc ses fonctions le 1er novembre…
Le président-élu de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Bruxelles, le 10 septembre 2014
Le président-élu de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Bruxelles, le 10 septembre 2014 - John Thys AFP
Romain Lescurieux

R.L. avec AFP

Economie, diplomatie, politique… Le nouveau président de la commission dévoile ce mercredi les grandes lignes de sa politique pour faire face à la menace d’une nouvelle crise grecque, ou encore pour renouer le dialogue avec la Russie, quasiment rompu depuis la crise ukrainienne. La zone euro reste en effet rongée par des maux profonds qui peuvent à tout moment raviver les craintes des marchés. 20 Minutes fait le point sur ces grands chantiers.

Croissance et question du chômage

Avec une croissance au point mort, le rebond de l'économie n'a jamais eu lieu. Même l'Allemagne, traditionnel moteur de la région, commence à montrer des signes de faiblesse, notamment dans le secteur industriel. A ce tableau s'ajoute un chômage de masse qui touche de plein fouet les jeunes. Pour stimuler la croissance, les appels à la relance des investissements se multiplient. Jean-Claude Juncker, a proposé un plan de 300 milliards d'euros sur trois ans, mais l'origine des fonds et la répartition de l'effort entre public et privé n'est pas réglée, et Berlin se refuse à «signer des chèques» pour stimuler l'activité.

Assainissement budgétaire

La zone euro a remis de l'ordre dans ses finances publiques, mais la situation est contrastée selon les pays. Huit d'entre eux ont des déficits excessifs, au-dessus de 3% du PIB, dont la France qui ne devrait pas revenir dans les clous avant 2017 et justifie ce dérapage par la conjoncture. Une situation qui crée des tensions avec les partisans de l'orthodoxie budgétaire, Allemagne en tête, et avec la Commission, qui dispose d'un droit de regard sur les budgets nationaux. Respect pur et simple des règles ou flexibilité nécessaire pour ne pas tuer la croissance ? Le débat agite les capitales européennes. Un sommet de la zone euro aura lieu le 24 octobre à Bruxelles pour faire le point.

Crise grecque

Premier pays touché par la crise en 2010, la Grèce commence à voir le bout du tunnel et doit sortir de récession cette année. Mais la situation reste extrêmement fragile, comme en témoigne l'accès récent de fébrilité sur les marchés. Le pays est toujours lesté d'une dette correspondant à 175% de son PIB et ne semble pas en mesure de se financer pleinement sur les marchés. Il veut pourtant s'affranchir plus tôt que prévu de l'aide du FMI, prévue jusqu'en 2016. Les Européens ont promis de continuer à soutenir la Grèce après la fin de l'année. Fournir une ligne de crédit pourrait notamment être une option.

Les banques

Pour nombre d'analystes, les banques sont un point faible en Europe car le travail d'assainissement des bilans n'a pas été mené jusqu'au bout. Les tests de résistance, dont les résultats sont attendus dans dix jours, devraient mettre en évidence certaines fragilités et identifier de nouveaux besoins de recapitalisation. L'agence Fitch a déjà souligné que les quatre grandes banques grecques devraient certainement être renflouées. Ces tests se veulent plus rigoureux que les précédents, très décriés pour ne pas avoir mis le doigt sur le problème des banques en Espagne ou de Dexia en Belgique.

Dialogue avec la Russie

Conflit en Ukraine et crise avec la Russie, L'UE va devoir trouver le ton juste pour maintenir la pression sans provoquer de rupture. En juillet, le président russe Vladimir Poutine a félicité aujourd'hui Jean-Claude Juncker pour son élection à la présidence de la Commission européenne, soulignant que «les relations entre la Russie et l'Union européenne sont mises à rude épreuve».

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