ENQUETEMort de Christophe de Margerie: Le point sur l’enquête à Moscou

Mort de Christophe de Margerie: Le point sur l’enquête à Moscou

ENQUETELe point sur les éléments dont disposent déjà les enquêteurs du BEA arrivés en Russie ce mardi…
Des enquêteurs autour de l'avion privé à bord duquel se trouvrait Christophe de Margerie, après son accident le 21 octobre 2014 à Vnukovo près de Moscou
Des enquêteurs autour de l'avion privé à bord duquel se trouvrait Christophe de Margerie, après son accident le 21 octobre 2014 à Vnukovo près de Moscou -  Comité d'enquête russe
Bertrand de Volontat

Bertrand de Volontat

A Moscou, l'enquête sur les causes de l'accident qui a coûté la vie mardi au PDG de Total, avance. Le MAK, homologue russe du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), qui a pris en charge l’enquête mardi, a annoncé ce mercredi procéder à l'analyse des boîtes noires. «L'avion était équipé d'enregistreurs modernes et bien protégés ce qui a permis de mener ces travaux d'une façon efficace», a déclaré le vice-président du MAK, Sergueï Zaïko, à la chaîne publique russe Rossiya 24.



Trois enquêteurs du BEA ont rejoint le bureau russe mardi soir, accompagnés par deux conseillers techniques de la compagnie française du jet, Unijet, et un conseiller de Dassault Aviation, constructeur de l'appareil. Ces investigations devront déterminer pour quelles raisons le Falcon 50 a heurté un chasse-neige qui se trouvait sur la piste de décollage de l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou, tuant le PDG de Total, les deux pilotes et un personnel de cabine.

De nombreux facteurs à prendre en compte

Dans un premier temps, le comité d'enquête russe a évoqué «une erreur des aiguilleurs du ciel et les actes du conducteur de la déneigeuse», qui «était en état d'ivresse». Il a aussi avancé «les mauvaises conditions météorologiques et une erreur de pilotage».

Le conducteur du chasse-neige, qui travaillait à l'aéroport moscovite depuis 10 ans selon la chaîne russe Pervyi Kanal, a indiqué qu'il avait «perdu ses repères», ne s'était «pas rendu compte qu'il entrait sur la piste de décollage» et n'avait pas entendu arriver l'avion, selon une vidéo amateur de son interrogatoire par des enquêteurs, diffusée ce mercredi.

«L'avion était en train de décoller, je ne l'ai pratiquement pas vu ou entendu parce que ma machine fonctionnait et qu'il n'y avait pas de lumière», ajoute-t-il sans qu'il soit possible de déterminer s'il parle des feux de position du Falcon 50 ou de balises lumineuses sur la piste. Son avocat, qui au départ avait démenti l'état d'ébriété de son client, a indiqué qu'il avait pu consommer «quelques gouttes d'alcool». En garde à vue pour 48 heures, le conducteur de 60 ans devrait être déféré devant la justice dans la journée.

Un nouveau témoignage accablant

Pour étayer ces éléments, l’enquête pourra s’appuyer sur ce témoignage rapporté par le Parisien ce mercredi, d’un jeune copilote d’une compagnie de jets privés, qui se trouvait à bord d’un appareil, derrière le Falcon du PDG de Total, prêt à décoller.

«Nous avons vu une boule de feu dévaler la piste, raconte-il au Parisien. Je pense que, sous le choc, l'aile du Falcon, remplie de kérosène, a pris feu puis l'avion s'est embrasé avant d'avoir pu décoller.» «Il y a eu sans aucun doute une erreur humaine au niveau du contrôle au sol, poursuit le jeune copilote. A Vnoukovo, rien n'est aux normes internationales.»

Sujets liés