INTERVIEWEduardo Rihan-Cypel: «La situation est trop tendue pour qu’on se paie le luxe d’affrontements» inutiles

Eduardo Rihan-Cypel: «La situation est trop tendue pour qu’on se paie le luxe d’affrontements» inutiles

INTERVIEWSoutien sans faille du gouvernement, le député Eduardo-Rihan-Cypel espère que ses camarades montreront un visage apaisé lors de cette université d'été du PS...
Eduardo Rihan-Cypel le 24 août 2013 à La Rochelle.
Eduardo Rihan-Cypel le 24 août 2013 à La Rochelle. - X. LEOTY
Maud Pierron

Propos recueillis par Maud Pierron

De notre envoyée spéciale à La Rochelle

Qu’attendez-vous de ces universités d’été alors que le PS semble divisé?

J’attends de l’apaisement, des explications et du rassemblement. Il faut qu’à La Rochelle on ait tous les débats, sans tabous, sans limites. C’est ça La Rochelle, un lieu d’agitation d’idées. Mais il faut du respect entre nous, la situation est trop tendue pour qu’on se paie le luxe d’affrontements inutiles.

Quel est le sens de la tribune signée par les 200 députés en soutien au gouvernement, présentée comme une réponse aux frondeurs?

Ce texte affirme aux Français qu’il y a bien une majorité présidentielle, qu’elle est là depuis le début du mandat, même si on a été trop discrets et qu’on a laissé s’installer cette image de division avec les frondeurs. Cette majorité doit se montrer, elle doit montrer que des députés refusent cette fausse alternative entre être un caniche du gouvernement et être frondeur. Il y a un chemin entre les deux qui permet d’être critique s’il le faut sans être déloyal.

Certains mettent en lumière le fait qu’il y manque un tiers des députés PS…

J’appelle mes camarades à ne pas être dans un esprit de calculette! Il y a des débats au sein de la majorité mais aussi des décisions qui doivent être prises.

Mais certains reprochent à ce gouvernement de ne pas savoir dialoguer…

L’essentiel, c’est que la gauche doit être capable de se remettre en question. Le PS doit être la force centrale de la gauche française démocratique car la gauche a un devoir d’histoire si elle ne veut pas être balayée. Soit elle arrive à s’adapter, à proposer un nouveau contrat social progressiste, soit elle va finir dans les poubelles de l’Histoire. Je veux que le PS arrive à préparer la gauche de demain sans rien abandonner de la gauche du quotidien. On ne peut pas penser la France avec des lunettes des années 90.

Ça passe par la social-démocratie?

Je peux dire que je suis social-démocrate mais je crois que le sens de ce mot est épuisé, on doit en inventer un nouveau. Il faut définir un nouveau rapport entre le capital et le social, réfléchir à de nouvelles protections, de nouveaux équilibres.

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