SOCIÉTÉUn vernis à ongles pour détecter la drogue du violeur

Un vernis à ongles pour détecter la drogue du violeur

SOCIÉTÉLe vernis change de couleur au contact de substances chimiques comme le GHB, la drogue du violeur…
Quatre étudiants américains ont inventé un vernis à ongles qui change de couleur au contact de la drogue du violeur.
Quatre étudiants américains ont inventé un vernis à ongles qui change de couleur au contact de la drogue du violeur. - C.ORD / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

Cette invention rejoint l’arsenal des produits anti-viols. Quatre étudiants américains de l’université de Caroline du Nord, aux Etats-Unis, ont mis au point un vernis à ongles capable de détecter la présence de substances telles que le GHB, ou drogue du violeur, que les agresseurs utilisent en les mettant dans le verre de leurs victimes. Le principe: plonger le doigt dans son verre et observer s’il y a une réaction. Au contact de psychotropes de type Xanax ou Rohypnol, le vernis change de couleur, permettant ainsi de révéler la présence de ces drogues inodores et incolores.

Une agression sexuelle toutes les deux minutes

Baptisé «Undercover Colors», le projet est décrit par ses concepteurs comme «la première entreprise de mode qui donne le pouvoir aux femmes pour empêcher les agressions sexuelles». Les quatre chimistes assurent sur leur page Facebook vouloir «faire passer la peur du camp des victimes à celui des agresseurs». Une invention qui pourrait trouver une large clientèle aux Etats-Unis, où une agression sexuelle a lieu toutes les deux minutes, selon le département de la justice américain.

Un concept déjà critiqué

Si les inventeurs affirment que ce vernis permettra à «n’importe quelle femme de pouvoir discrètement s’assurer de sa sécurité», cette arme anti-viol pourtant fait grincer des dents les activistes, qui déplorent que ce soit aux femmes de se prémunir contre les agressions sexuelles.

Les activistes qui luttent contre le viol sont sceptiques. «Je pense que tout ce qui peut aider à empêcher les violences sexuelles est une très bonne chose. Mais je crois que nous devons nous demander pourquoi nous plaçons la responsabilité d’empêcher les agressions sexuelles sur les épaules des jeunes femmes», déclare Tracey Vitchers, membre de l’association Students Active For Ending Rape (Étudiants actifs pour mettre fin aux viols), à Thinkprogress.org. Pendant que ces produits anti-viol sont élaborés, «parle-t-on aux jeunes hommes de l’importance du respect des limites de l’autre et de ce que veut dire le consentement?», interroge la jeune femme, qui regrette que le problème ne soit pas pris par la racine.

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