CONSOMMATIONLes tarifs des assurances ne flamberont pas en 2015

Les tarifs des assurances ne flamberont pas en 2015

CONSOMMATIONSeuls les contrats à hauts risques augmenteront fortement, selon les prévisions du cabinet Facts and Figures...
Inondations dans le Var en 2010
Inondations dans le Var en 2010 - ZEPPELIN/SIPA
Nicolas Beunaiche

N.Beu.

La hausse du chômage et des impôts aura au moins un effet positif sur les Français. Sous l’effet de la crise économique, les hausses de tarifs des assureurs devraient rester limitées en 2015, comme elles l’ont été en 2014, selon le Baromètre du cabinet de conseil Facts and Figures, rendu public ce jeudi.

«Il faut être réaliste: les hausses de tarifs de ces dernières années n’ont pas été suivies par les consommateurs, assure Cyril Chartier-Kastler, président de Facts and Figures. Désormais, il est impossible de faire passer des hausses de tarifs supérieures à 3 ou 5%.» Ce qui n’empêchera toutefois pas certains tarifs d’augmenter fortement dans un marché où l’offre est de plus en plus segmentée et où la notion de «hausse moyenne» n’a donc plus de sens, selon Cyril Chartier-Kastler.

Attention, vous pourriez être surveillés

Dans le secteur de l’automobile, les tarifs devraient se stabiliser, voire diminuer pour les «meilleurs» risques, à savoir les conducteurs considérés comme les plus rentables. Matmut a déjà annoncé qu’elle n’augmenterait pas ses tarifs, et les autres devraient suivre, selon les prévisions du cabinet. La hausse pour le «gros» des portefeuilles sera, elle, limitée à 2%. Pour ce qui est de l’habitation, l’augmentation des tarifs ne devrait pas dépasser 1 à 2% pour les «bons» risques, c’est-à-dire les biens peu exposés aux désagréments climatiques ou au vol, bien entretenus et dans un bon état général. Le «gros» des portefeuilles devrait, quant à lui, voir ses tarifs augmenter en moyenne de 3 à 4%, et les risques très exposés de 5 à 10%.

En 2015, fini les garanties de contrat «inutiles et sous-tarifées», prédit par ailleurs Cyril Chartier-Kastler. «Le marché a commis l’erreur de proposer aux clients la valeur neuf à cinq ans ou encore l’assistance zéro kilomètre, explique Cyril Chartier-Kastler. Cela a alourdi le prix des contrats inutilement.» Les «mauvais» risques devraient par ailleurs être de plus en plus surveillés, et leurs contrats retarifés ou même résiliés, avance-t-il. Avec toujours le même objectif: proposer au maximum de consommateurs une offre moins coûteuse.

La loi Hamon? «Un non-événement»

Autre tendance: la personnalisation des tarifs. Les compagnies devraient tenir de plus en plus compte de critères comme le niveau et le mode de consommation des clients (au volant notamment), ainsi que leur fidélité, afin de supprimer certaines franchises ou améliorer leur plafond de garantie. Une pratique que des assureurs comme Aviva ou Axa ont déjà faite leur.

Quant à la loi Hamon, «elle n’aura pas plus d’impact sur les tarifs» en 2015 qu’en 2014, analyse Cyril Chartier-Kastler. «C’est même un non-événement, renchérit-il. Ce qui serait un tremblement de terre, ce serait la suppression de la tacite reconduction.» Un sinistre que les assureurs ont pour le moment évité.

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