Internet va mal. Selon certains, il est même agonisant, voire déjà mort. Le réseau des réseaux, la Toile libertaire à l’origine du Mai-68 numérique des années 90, est rongé de l’intérieur par le capitalisme qui a réussi à transformer en multinationales avides de données sur les personnes les start-up fondées par des hippies. Ses fondements sont gangrénés par les internautes eux-mêmes qui, délaissant les sites personnels et la production de contenu au profit des réseaux sociaux, ont transformé ce qui devait être un cerveau collectif en une machine à clics et à retweets vides de sens. Et le coup de grâce a été porté il y a environ un an lorsque, grâce aux révélations d’Edward Snowden, le monde du numérique a pris peu à peu conscience de la mainmise des agences de renseignement sur le réseau, que ce soit sur les contenus, les communications, épluchées à volonté, ou sur l’infrastructure elle-même, gangrénée et pervertie par des attaques directes des « hackers » de la NSA.
Internet n'est pas mort, il bouge encore
Depuis les révélations d'Edward Snowden, le Net déprime : crise d'identité, perte de confiance, désillusion… Au point que certains affirment qu'Internet est déjà mort. Face à ce blues, les hacktivistes tentent d'ouvrir leur communauté au grand public pour réparer ce qui peut l'être et, surtout, investir le champ politique.
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