Thaïlande : l'armée quadrille Bangkok pour dissuader les manifestants

Thaïlande : l'armée quadrille Bangkok pour dissuader les manifestants

    Depuis la prise du pouvoir en Thaïlande par l'armée, la captale Bangkok est régulièrement le cadre de manifestations d'opposants au coup d'Etat. Pour les décourager, quelque 6.000 policiers et soldats ont été déployés ce dimanche dans la capitale à la suite de rumeurs de rassemblements multiples. «Nous avons déployé 38 compagnies combinées de la police et de l'armée dans huit lieux à travers Bangkok (...). Il n'y a pas de signe de manifestation», a déclaré le chef adjoint de la police nationale, Somyot Poompanmoung. De nombreux policiers montaient notamment la garde à un carrefour clé du quartier commercial de Bangkok, pendant que des dizaines de soldats attendaient un peu plus loin.

    Le chef de la junte Prayut Chan-O-Cha a menacé les manifestants, et leurs familles, notamment de poursuites en cour martiale. Mais si plusieurs participants ont été arrêtés, les militaires n'ont pas utilisé la force.

    Bangkok (Thaïlande), dimanche. Un opposant à la junte pose devant les photographe au carrefour Ratchaprasong. AFP PHOTO / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL

    Sombat Boonngamanong, un des leaders du mouvement des Chemises rouges fidèles au gouvernement renversé, qui semble être un des organisateurs des manifestations, a défié l'armée sur son compte Twitter. «Les gens n'ont pas d'arme, les gens ne peuvent pas utiliser la force, nous pouvons seulement agacer (les soldats)», a-t-il écrit. Il est actuellement en fuite après avoir refusé de répondre à une convocation que lui a dressé la junte.

    Plus de 250 militants, hommes politiques, universitaires ou journalistes ont été convoqués. Certains, comme l'ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra, y ont répondu et ont été détenus dans des lieux tenus secrets et en signant un document promettant d'arrêter toute activité politique. Ils ont été libérés quelques jours plus tard.

    Depuis le coup d'Etat qui a provoqué les critiques de la communauté internationale, la junte a suspendu la constitution et limité les libertés individuelles. Le général Prayut a indiqué vendredi qu'il n'y aurait pas de législatives avant au moins un an.